Petit pot-pourri de liens vers des articles à lire, des podcasts à écouter, des vidéos à regarder pour faire le point sur la question du cannabis en France et ailleurs.
A REGARDER :
Une vidéo de Stupid Economics, "NARCOTRAFIC : La FACE CACHÉE de la GUERRE contre la DROGUE", plus de 150 000 vues sur leur chaine Youtube.
Un siècle de répression, des milliards dépensés. Et si la guerre contre la drogue n’était qu’une illusion ?
https://youtu.be/y8iiHrN3mhU?si=uls3vtryDoNwK9Wv
https://stup.media/la-guerre-contre-la-drogue/
Cela fait plus d’un siècle que les pouvoirs publics déclarent la guerre à la drogue. Un siècle d’images spectaculaires, de descentes de police, de discours martiaux. Et pourtant, la consommation augmente, les trafics s’adaptent, les mafias prospèrent. En 2024, le ministère de l’Intérieur lance les opérations « Place nette » comme réponse musclée à la crise sécuritaire. Mais ces interventions très médiatisées peinent à masquer leur inefficacité : les points de deal réapparaissent, les prix ne bougent pas, les violences se multiplient.
Pour comprendre les enjeux et les conséquences de ces politiques de répression, nous nous appuyons sur trois longs entretiens avec des expertes aux points de vue complémentaires : Avec Emmanuelle Auriol, économiste à l’École d’économie de Toulouse, qui a remis un rapport sur la légalisation au Premier ministre en 2019 ; Bénédicte Desforges, ancienne policière et porte-parole de Police contre la prohibition, qui décrit de l’intérieur l’inefficacité des forces de l’ordre ; Hélène Donnadieu, médecin addictologue au CHU de Montpellier, qui insiste sur l’impact sanitaire et sur l’importance de sortir de la criminalisation des patients.
https://youtu.be/LEqfvFyWYSk?si=SsORcdAoyNlpwrdU
A ECOUTER :
Plusieurs États ont fait le choix de légaliser la vente de cannabis, mais quels seraient les effets d’une telle légalisation sur notre économie française ? Peut-on estimer les gains en termes de fiscalité et de création d’emplois ?
Avec
Emmanuelle Auriol, économiste, professeure à la Toulouse School of Economics
Alors que la France réfléchit aux meilleurs moyens pour lutter contre la criminalité organisée, quels seraient les effets d’une légalisation de la vente de cannabis en France ? Quels seraient les effets économiques, comment pourrait s’organiser le marché ? Cette légalisation entraînerait-elle une hausse de la consommation ?
Une consommation de masse
La légalisation du cannabis en France est posée dans un contexte où la politique de prohibition est jugée inefficace face à une consommation qui ne cesse de croître. "L’Office français des drogues et toxicomanie compte 900 000 usagers quotidiens, 1 400 000 usagers réguliers, 5 millions à l’année et en 30 ans, le nombre d’adultes ayant expérimenté le cannabis a quadruplé. On en est aujourd’hui à un adulte sur deux." explique Emmanuelle Auriol. L’idée est qu’il peut y avoir de "bonnes raisons morales ou politiques à s’opposer à la légalisation de cette drogue, mais d’un point de vue pragmatique, il peut y avoir de bonnes raisons à la légaliser."
A LIRE :
Cannabis médical : Pour le moment, aucune décision n’a été prise concernant une possible généralisation de l’usage du cannabis médical. L’autorisation de traitements à base de cannabis a été reconduite jusqu’en mars 2026, pour les 1 200 patients qui participent à l’expérimentation.
L’usage médical du cannabis fait l’objet d’une expérimentation en France depuis 2021. "On leur a annoncé en novembre dernier que l’expérimentation allait se terminer, qu’elle était prolongée jusqu’en juin 2025 et que cette période allait servir à gérer leur sevrage. On était sur des annonces qui prévoyaient l’arrêt définitif des expérimentations, donc aujourd’hui, ça reste une bonne nouvelle", estime Pascal Douek.
Santé : l’Anses propose de classer le cannabidiol (CBD), dérivé du cannabis, comme "présumé toxique pour la reproduction humaine". Le marché des produits au CBD se porte bien. Plus de 16% des adultes ont déjà consommé ce dérivé de la plante de cannabis au moins une fois en 2022.
En 2023, l’Anses a engagé des travaux de classification harmonisée du CBD à la demande de la Direction générale du travail, afin de se mettre en conformité avec la réglementation européenne sur la classification des substances (CLP). Au cours de ces travaux, l’Anses s’est rendue compte que le CBD n’était pas enregistré auprès de l’ECHA selon le règlement REACH (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) malgré sa forte consommation. En clair, aucune évaluation des risques sanitaires n’était disponible.
Santé publique / Trafic :
Sur la route du « kush », la très addictive drogue qui se répand en Afrique de l’Ouest. De la Sierra Leone au Sénégal, ce stupéfiant constitué de psychoactifs très addictifs et parfois mortels fait des ravages.
De cette drogue qu’il fume quotidiennement, mélangée à du tabac, depuis six mois, Ibrahima D. ne sait rien ou presque. Tout juste qu’« une pincée suffit pour atteindre l’autre monde, celui où je peux me reposer, où je n’ai plus de problèmes », confie le mécanicien de 50 ans, vêtu d’une veste de cuir déchirée. « Le kush, c’est plus puissant que tout ce que j’ai essayé avant. J’ai vu des gens tomber et ne jamais se relever », confie-t-il.
Pour plus d’information sur le "kush" : https://globalinitiative.net/analysis/kush-in-sierra-leone/