Menu

Accueil > Actualités

Drogues : Les Républicains sont accrocs à la ligne d’extrême droite

Guerre aux drogues : guerre aux précaires, aux jeunes, aux racisés, aux personnes qui consomment des drogues.

C’est un article digne d’un encart publicitaire qu’a publié le Figaro le 23 juillet 2023, avec un titre aussi abscon qu’inepte : "Drogue : Les Républicains à l’offensive".
Remarquons que le mot "drogue" est au singulier, comme si "LA" drogue n’en était qu’une !!! En effet, celle de l’ignorance crasse de la fumisterie nauséabonde et criminelle qu’engendre "la drogue" comme un concept généraliste pour évoquer la consommation de différentes substances classées aux tableaux des stupéfiants, abusivement considérées comme illicites alors que réservées strictement pour un usage médical ou scientifique. Comme si l’alcool n’en était pas une, drogue légale et létale...

Pire encore, "la drogue" ignore l’idée simple et généralement admise "qu’il n’existe pas de monde sans drogues". Mais à lire le Figaro en 2023, les personnes qui consomment des stups et du cannnabis en particulier peuvent avoir très froid dans le dos et vouloir raser les murs à la manière des juifs à Paris en 1943 !

Dans la confidence, le Figaro nous dépeint la face cachée de la lune du parti d’Eric Ciotti : "L’idée de monter au créneau sur un sujet régalien a été actée lors d’une réunion à l’Assemblée il y a deux mois. Autour du président des Républicains à la questure sont alors présents son conseiller sécurité, Frédéric Péchenard, Guillaume Larrivé, Annie Genevard, Christelle D’Intorni et Alexandre Vincendet.
Face à l’ampleur croissante des trafics, la droite prépare un nouveau plan d’attaque régalien pour la rentrée. Le projet défend une réaction déterminée et anticipe une période de fortes turbulences dans les quartiers."

Quel casting ! Le pantouflard M. Péchenard, ancien directeur général de la Police Nationale -nommé en 2007 par son ami d’enfance Nicolas Sarkozy fraîchement élu président de la République jusqu’en 2012, puis nommé Délégué Interministériel à la Sécurité routière par Valls entre 2012 et 2014 - érigé en Monsieur sécurité des LR, lui qui n’avait pas vu qu’à l’OCRTIS, M.François Thierry faisait transiter des tonnes de cannabis en provenance du Maroc et des kilos de coke en provenance directe des Caraïbes !

Dans ce groupe de partisans de la répression, Christelle d’Intorni, l’alter égo féminin d’Eric Ciotti qui s’est fait connaitre récemment en signant une proposition de loi pour doubler le montant de l’amende forfaitaire délictuelle (AFD), comme celle de la peine de base d’un an à deux ans de prison pour usage et possession de stupéfiants, et pour bien faire culpabiliser les consommateurs en "receleurs des trafiquants".
Bref, un quarteron à la tête des Républicains emmenés sur le terrain de la répression à tout-craint, bien loin d’une position pragmatique et libérale, une droite accroc aux lignes (et la démagogie) de l’extrême droite.

Le constat de l’échec depuis des décennies.

En France, la loi en vigueur du 31 décembre 1970 a été modifiée à 77 reprises, toujours pour la renforcer et multiplier les mesures pour dissuader les consommateurs et rendre plus lourdes les condamnations des trafiquants... Pourtant l’échec est cuisant : plus de consommateurs, plus de produits disponibles et de meilleure qualité, prix en baisse, multiplication des systèmes de livraison à domicile, règlements de compte en augmentation, nombre constant de points de deal, saisies des importations en hausse, interpellations comme les condamnations pour Infractions à la Législation sur les Stupéfiants (ILS) toujours plus nombreuses, surpopulation carcérale, tests salivaires routiers.... Premier en Europe depuis longtemps en terme de prévalence du primo-usage et deuxième pour la prévalence en population générale : Que des résultats catastrophiques, conséquence de l’aveuglement borné à la répression policière !

"La droite avance trois raisons majeures pour expliquer l’explosion du fléau : la banalisation de la consommation, le fort développement du trafic international et l’existence de réseaux criminels appuyés sur une main-d’œuvre à bas coût, comme on peut le voir à Marseille et à Nice, où les gangs recrutent leurs guetteurs chez les mineurs non accompagnés.

Le constat est posé : « Aujourd’hui, le trafic de drogue est à la base de la désintégration de quartiers entiers, la source de beaucoup de délinquance dans notre pays et il connaît une amplification extrêmement lourde. Son chiffre d’affaires est estimé à 3,5 milliards d’euros par an, soit près de 10 millions d’euros par jour », souligne Éric Ciotti.

Les Républicains notent aussi les témoignages de ceux qui ont observé l’influence des trafiquants de drogue dans le retour au calme après la dernière tempête des émeutes. La nécessité de préserver la bonne marche d’une économie parallèle très lucrative aurait freiné les exactions.

Frédéric Péchenard lance un avertissement. « Il faut attaquer, mettre la pression sur ces voyous qui font la loi, car personne ne peut se satisfaire de cette situation. Une vraie guerre s’impose contre les territoires perdus de la République. Sinon, demain, ce sera plus grave encore que les émeutes. »

Taper plus fort

Comme on le sait, un humain avertit en vaut deux, alors que veut faire la Droite ciottiste :

"Un plan d’attaque réfléchi, progressif et géographique implique une prise de conscience des enjeux. « Taper fort, assumer une opération Mains propres, c’est probablement accepter aussi un temps de grand désordre », prévient Olivier Marleix. Le chef de la droite parlementaire à l’Assemblée, est partisan d’un « électrochoc » contre les trafics.

L’élu du Rhône insiste sur la nécessité de reconnaître la consommation de drogue en France « comme un problème de santé publique ». « Ce n’est ni une amende ni de voir son nom sur une liste qui empêchera un usager de consommer, avance-t-il. Il faut changer de paradigme. » Test antidrogue obligatoire lors de la visite médicale d’embauche et, si testé positif, cure de désintoxication et certification validée par la médecine du travail avant de reprendre le chemin du boulot ; contrôle inopiné antidrogue sur le lieu de travail « comme pour l’alcool actuellement »… Ces mesures figureront dans la PPL que compte déposer Alexandre Vincendet. « Cet angle est novateur et, en réalité, bien plus contraignant qu’une réponse punitive pure et dure. »

Avec de telles propositions, on n’est pas prêt de voir la situation s’améliorer...

Le député LR du Lot, Aurélien Pradié, était l’invité du Grand entretien à 8h20 ce mercredi 19 juillet, pour revenir sur cette année parlementaire bien particulière qui a fait de lui une sorte d’opposant au sein de son propre parti.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-19-juillet-2023-6809038

Pourtant à l’égard du cannabis et de réforme d’une politique en échec depuis plusieurs décennies, il est contre le renoncement à l’interdit, comme Valls et Raffarin, comme Juppé et Cresson, comme Rocard et Balladur, comme Barre ou Chirac... Tous à la même enseigne, au pied de la même borne, celle du statu quo laxiste qu plutôt que réformer de manière humaniste et pragmatique, préfèrent la fuite en avant répressive.

France Inter Aurelien Pradié « NON à la légalisation du cannabis »

Fabien Jobard, politiste : « Le législateur a consacré l’ascendant de la police sur la jeunesse postcoloniale »

Le spécialiste des questions policières revient, dans un entretien au « Monde », sur les spécificités françaises dans les rapports entre les forces de l’ordre et la jeunesse des quartiers populaires issue de l’immigration. Il éclaire le contexte dans lequel prennent place les émeutes ayant suivi la mort de Nahel M. à Nanterre.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/05/fabien-jobard-politiste-le-legislateur-a-consacre-l-ascendant-de-la-police-sur-la-jeunesse-postcoloniale_6180576_3232.html

Un message, un commentaire ?

Soutenir par un don