De la désinformation au service de la propagande anti-cannabis
Avec cet article, l’idée est simple. Il s’agit de montrer à quel point les théories complotistes sont issues d’une forme de négation des travaux scientifiques et de l’imposition d’une vérité basée sur la morale et l’interdit.
Pourtant, tout esprit éclairé devrait considérer la réalité avec un axiome simple "quand je doute, je suis". Or, en dépit de l’accès avec l’Internet à toutes les bibliothèques, aux milliers de sources qui émanent des universités mettant à disposition des travaux qui auparavant restaient confidentiels, il y a une tendance toujours plus grande qui défient la raison. Sans doute, cette tendance est simplement menée par une volonté de remise en cause de l’ordre établit, comme enfermée dans une logique de défiance vis-à-vis de ce qui fait autorité.
Il y a un exemple parfait pour décrire cette situation duale, entre la remise en cause de la science et celle d’une politique publique : la médecine des drogues, en particulier, le cannabis.
La preuve par l’exemple
Par exemple, il y a cette conférence annoncée par le journal Ouest France qui est assez caricaturale. Le journal, l’une des publication les plus lues en France quotidiennement, qui annonce dans ses colonnes une conférence organisée par un groupe local, sans même apporter un contre-point objectif pour éviter d’être un relai de propagande nauséabonde.
Un Général en guise de professeur des sciences
Qui peut croire sérieusement que ce Général ne soit pas dans une croisade anti-drogues, avec le niveau d’information propre aux propagandistes qui délivrent un point de vue biaisé et donc non-scientifique ? Certes, il faudrait avoir assister à sa conférence pour être sûr de ses déclarations et pouvoir dénoncer ses mensonges. Seulement le peu que l’on observe dans le journal Ouest France, c’est qu’il y avait une intention pour faire de la propagande hygieniste.
une association locale au service de la propagande hygiéniste,
Comme souvent, on observe que de telles conférences sont organisées, parfois avec la documentation de l’Eglise de scientologie "Non, à la drogue", pour faire valoir une argumentation qui se pare de pseudos références scientifiques.
Il faut dénoncer ce subterfuge qui ne permet pas d’avoir un discours rationnel et qui continue à approfondir l’incompréhension des gens sur une politique de santé publique qui est complexe, parce que multifactorielle.
un service municipal qui sous traite la prévention
C’est un biais qui est tellement facile, en guise de prévention que de faire appel à des associations locales dont le niveau d’expertise est inconnu, mais qui par une forme de notoriété comme par exemple celle d’un Lion’s club, ou dans le cas présent avec une figure d’autorité - un général- donne libre court à des approches moralistes. Il est tellement simple pour une municipalité de prêter une salle pour une association locale qui prétend faire de la prévention, alors qu’il s’agit de propagande prohibitionniste.
une campagne de désinformation
Ce n’est pas la première fois, et souvent cela n’apportera pas grand chose au débat public, cela rassurera quelques personnes déjà bien convaincues par les discours simplistes tels que "la drogue c’est mal", "la drogue est un fléau qu’il faut combattre", sophismes habituels prononcés par des responsables politiques de premier plan depuis des décennies, qu’on ne peut que constater les dégâts tels comme le relevait le Professeur Leary "la problématique des drogues produit des dégâts puissants chez ceux qui n’en ont jamais pris".
En effet, traiter de la problématiques des drogues revient d’abord à sortir d’une forme de banalisation de l’objet "drogue" érigé en monstre singulier, alors que d’un point de vue médical ou scientifique, "la drogue" est un médicament, "la drogue" soigne, "la drogue" est une substance qui est à la fois un remède et un poison tout dépend de la dose administrée.
En tout état de cause, "la drogue" telle que présentée dans ces conférences, est une forme de discours propagandiste qui cache mal le manque de sérieux et une approche délétère de la problématique des drogues dans une société qui préfère la stigmatisation des usages, plutôt que d’en comprendre les ressorts.
Voir en ligne : Ouest France