On peut douter des effets d’annonces sous le coup de l’émotion qui visent à renforcer des dispositifs législatifs, qui parfois existe déjà. De Pasqua à Sarkozy et Valls, Darmanin joue les matadors.
Comme le rappelle Bénédicte Desforges, porte parole du collectif Police Contre la Prohibition (PCP) dans cet entretien publié par le journal en ligne Marianne.net :
"Ces mesures resteront toutefois inefficaces, les tests actuellement utilisés par les forces de l’ordre ayant un certain nombre de limites. (...) Il existe plusieurs modèles de DrugWipe [tests salivaires de dépistage de drogues, N.D.L.R.], mais ceux utilisés en France ne détectent pas tous les stupéfiants. La 3-MMC, la kétamine ou encore le GHB passent à travers et très souvent, les consommateurs le savent. Les pouvoirs publics ne peuvent pas porter un discours moral sur les drogues de synthèse tout en les laissant indétectables au volant. (...) Ce ne sont pas les seules limites de ces tests salivaires, qui ont, en outre, un coût financier. Il y a, par exemple, une proportion non négligeable de « faux positifs » et des tests utilisés alors qu’ils sont périmés, donc encore moins fiables. Pour le cannabis, les fumeurs passifs peuvent aussi être contrôlés positifs. Enfin, certains médicaments sur prescription, qui peuvent eux aussi altérer la conduite de ceux qui les prennent, ne sont pas détectables. Il faut qu’un accident grave survienne pour que les assurances s’en mêlent et que des analyses attestent de leur présence…"
Une question qui se révèle très pertinente si l’on en juge à cette histoire dont le media indépendant EpinalInfos.fr se faisait l’écho
"Dimanche 5 février 2023, dans l’après-midi, il reçoit un appel du gendarme qu’il l’a contrôlé, pour l’informer que le résultat du test salivaire est positif ! « Incompréhension totale, comment cela est-il possible ? »
Damien conteste le test, on l’informe qu’il doit faire un test sanguin dans un laboratoire d’expertise et que son permis lui est retiré pour une durée de 5 mois.
Le lundi 6 février, à la première heure, il va faire un test sanguin qui se révèle le lendemain NEGATIF. Aussitôt, il transmet les résultats au gendarme qui n’en croit pas ses oreilles."
Comme dans de nombreux cas qui passeront sous les radars médiatiques mais qui constellent la France du monde rural, cette répression pernicieuse est une fabrique des injustices.
Dans le cas présent, il n’y a pas eu d’accident, aucune victime n’est à déplorer sauf ce conducteur qui est condamné au chômage forcé pendant 5 mois.
On ne sera pas davantage rassuré en lisant ce très instructif fil documenté diffusé sur Twitter par le Professeur de droit, Yann Bisiou.
Voir en ligne : Pour lire l’article sur le site Marianne