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A quoi peut servir la répression ?

L’été 2010 est plein de rebondissements inhabituels dans cette période de torpeur estivale. Il y a eu les affaires Woerth-Bettencourt, mais pour en gommer les aspérités médiatico-judiciaires, il aura suffit de déclarations présidentielles associant directement "immigration et délinquance", puis l’ouverture de la chasse... aux Rroms -forcément étrangers- pour nous gratifier du bouquet final avec les drogués, doublement coupables, d’être à la fois délinquants et malades. Et l’on en vient à se demander si cette dérive honteusement post-démocratique, aux discours fascistoïdes, n’est pas justement calculée pour dissoudre les multiples scandales auréolant un ministre toujours en charge, qui proposera en septembre une réforme majeure de la société française - celle pour les retraites.

Encore une fois, le choix de Matignon, s’obstiner à renforcer la prohibition coûteuse et contre-productive en vigueur depuis la loi du 31 décembre 1070 est inepte. En refusant vertueusement de prendre en compte les recommandations d’organismes précédemment chargés d’expertiser les expériences internationales, le gouvernement démontre sa volonté de mépriser résolument toutes politiques de réduction des risques et des dommages tant pour la santé que la sûreté publique. Le constat d’échec total de ce type de politique est reconnu partout, la déclaration de Vienne en atteste. C’est d’ailleurs pourquoi de nombreux pays ou états choisissent une conception moins obscurantiste.

En exemple local, la traque forcenée du cannabis, dont la toxicité ne peut se comparer à celle d’autres substances, n’a pour effet que de propulser la France au premier rang des usagers en Europe. En situation de crise généralisée, les budgets consacrés à l’ordre sécuritaire n’améliorent pas la situation. Mais pour parler sérieusement l’idéologie que proclame le pouvoir en place dans sa volonté liberticide de criminaliser tout ce qu’il refuse d’apprendre à gérer rationnellement ne peut que révolter profondément ceux qui se réclament de valeurs humanistes basiques.

Ne pas vouloir prendre en compte les analyses des associations qui explorent le terrain, que ce soit l’AFR, ASUD, ACT-UP, l’ANITEA, etc. y compris celle des "Elus, Santé Publique et Territoires", quand, ensemble, ils conviennent que la mise en place de centres d’injection supervisés est une nécessité sociale permettant une réduction efficace des risques et, entre autres une information pragmatique sur la consommation, relève davantage de la non-assistance à personnes en danger que d’une morale dont on peut se draper décemment.

A l’occasion d’une de ses conférences, Christian Michel, libéral suisse, posait la question de savoir si "la lutte contre la drogue n’est pas en réalité un prétexte, si ce n’était pas la répression elle-même qui était le but recherché", afin de rendre acceptables les mesures policières totalitaristes propres à inféoder les populations démunies. Et finalement ce pourrait être une réponse aux questionnements que suscite l’enchaînement des positions erratiques du gouvernement cet été, dont celle du refus des "salles de consommation à moindres risques de drogues".

Il faut shooter dehors ce gouvernement !

Voir en ligne : Pour signer la pétition lancée par ASUD

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