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Cannabis : Autoproduction médicale ? Oui, tant que l’Etat est irresponsable

Pour NORML France, la question de l’autoproduction ne se pose pas, elle devrait être autorisée pour l’ensemble des citoyens pour un usage social ou bien-être. 

L’autoproduction médicale existe pour pallier les manques de l’Etat
Pourquoi semble-t-il nécessaire que certains patients produisent spécifiquement leur cannabis ? Pour pallier les manques de l’Etat. Or, s’agissant spécifiquement de l’obligation politique qui incombe à l’institution publique de fournir la meilleure protection médicale et sanitaire, nous ne pouvons imaginer que l’Etat laisserait aux citoyens le loisir de produire leur propre traitement parce qu’un tel système serait donc fondé sur le principe que l’Etat ne peut pas répondre à la demande en terme d’usage du cannabis médical.

En Allemagne, les patients peuvent théoriquement se procurer sur ordonnance de l’extrait de cannabis et des fleurs séchés en pharmacie, même si l’accès reste difficile dans les faits. Ils peuvent également acheter des dérivés synthétiques à l’étranger. Si la culture du cannabis reste interdite, certains patients avaient reçu auparavant une autorisation ponctuelle des autorités.

Un système répondant aux besoins des patients par une entreprise publique est une possibilité
L’enjeu de ce qui se dispute aujourd’hui en France est de penser un modèle gaulois de production, de transformation et de distribution du cannabis médical. Il n’existe pas un modèle incontournable mais des inspirations possibles. Pour le cannabis médical, la règle initiale qu’il faut fixer à ce système en construction est qu’elle réponde aux besoins des patients.

Quels sont-ils ? D’avoir accès à un produit gratuit ou peu onéreux qui corresponde aux pathologies avec une posologie réfléchie et discutée avec le médecin.

Rendre un produit disponible n’est pas suffisant, il faut que celui-ci soit efficace et qu’il y ait une adhésion du citoyen à son traitement. Le cannabis offre la possibilité de se décliner en pléthores de variétés avec des taux de cannabinoïdes nombreux et fluctuants. Le modèle hollandais qui fonctionne avec une entreprise publique – Bedrocan produisant le cannabis connaît des limites : Celles-ci ne sont pas (ou peu) remboursées et les variétés sont limitées (six, à l’heure actuelle). Réitérer ce système en France sans limiter le nombre des variétés proposées serait pertinent pour couvrir les besoins des patients.

Une solution intermédiaire pertinente : Le Cannabis Médical Club
Une problématique qui réside dans l’autoproduction à des fins médicales est qu’elle demande du temps, des efforts et parfois des investissements. Pour pallier cet obstacle, d’aucuns croient pertinent de créer un droit cessible à l’autoproduction. Autrement dit, le patient bénéficie par exemple d’une autorisation de produire six plants pour sa pathologie et il peut céder son droit au profit d’une association ou d’une entreprise qui lui produit son traitement. C’est d’une certaine manière le système des Cannabis Médical Club.

Combien d’articles, de réglementations et de textes à ajouter pour un système qui pourrait être centralisé sous l’égide d’un laboratoire d’Etat ? Si l’idée est intéressante et que nous y sommes favorables, force est de constater qu’elle est particulièrement difficile à mettre juridiquement en place. L’expérimentation de l’association Alternative Verte à Genève conclut à un “flou juridique” semblable à celui des Coffee Shops d’Amsterdam. A l’heure où le simple fait de consommer du cannabis à des fins médicales est pénalisé, cette étape semble lointaine.

En principe, la culture domestique du chanvre et l’organisation de groupes d’auto-support sont le moyen le plus direct pour véhiculer les bonnes pratiques et réduire les risques sanitaires. Si l’Etat ne peut pas de manière systémique répondre à la demande, c’est l’alternative au circuit traditionnel de la médecine. En revanche, les limites sont connues. Le développement des “Caregivers” en Californie par exemple a décloisonné les listes d’indications initialement établies. Ainsi, ces établissements, dans le cas où l’Etat ne peut apporter le produit nécessaire, devraient être une solution intermédiaire – voire préférable à l’autoproduction.

Voir en ligne : NORML.FR

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