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Bernard Rappaz sauve sa ferme

Situés à Saxon, la ferme et les terrains agricoles du chanvrier Bernard Rappaz étaient vendus aux enchères hier à l’office des faillites de Martigny. Au menu : une parcelle de près de 23 000 m2 de terrain, une petite habitation, des grange-écurie, remise et dépôt, le tout étant estimé à un peu moins de 400 000 francs.

Et c’est une fille du chanvrier qui a remporté la mise pour la somme de 306 000 francs. Objectif déclaré : permettre à son père de ne pas devoir déménager. Même si celui-ci ne devrait pas en profiter longtemps, sa mise en détention étaient fixée à la semaine prochaine. La vente doit servir à payer les dettes et amendes du Valaisan, condamné à cinq ans et huit mois de prison pour un important trafic de stupéfiants et d’autres infractions.

Les enchères grimpent

Dans la salle des ventes, vingt personnes étaient présentes jeudi matin, mais pas le chanvrier. Parmi elles entre autres, des agriculteurs de la plaine, deux représentantes de la famille Rappaz et le créancier de l’hypothèque de 214 000 francs qui grève les biens aux enchères. A 10 heures, ouverture des feux : 56 000, puis 100 000, 150 000 francs ; les enchères ont vite grimpé entre une poignée d’acteurs. Pour se limiter ensuite à un duel entre la famille du chanvrier et un agriculteur. Lentement, mais sûrement, l’enchère est montée à 220 000 francs, pour bondir ensuite à 250 000, puis repartir au petit trot jusqu’au montant final.

Soutien au chanvrier

« A ce prix-là, j’ai du terrain à vendre », s’est exclamé un paysan de Saxon à la sortie de la salle des ventes, jugeant le prix payé trop élevé. D’autres agriculteurs ont peut-être été échaudés autant par le prix que par le fait qu’un autre acheteur que la famille aurait dû se débrouiller pour faire évacuer la ferme. Et donc Bernard Rappaz...

C’est un collectif d’amis du chanvrier qui a récolté les 35 000 francs de garantie nécessaires pour enchérir à Martigny. En effet, les conditions de vente de tels biens agricoles sont soumises au droit foncier rural. Seul un exploitant à titre personnel peut obtenir l’adjudication. Il faut donc être agriculteur. Hier matin, l’acquéreur, Vanessa Lorétan, a dit agir pour un cabinet d’avocats au nom d’une fille du chanvrier, encore mineure. La mandataire a précisé que la maman de la jeune fille est une agricultrice valaisanne.


Finaliser la vente

La famille du chanvrier doit maintenant effectuer des démarches administratives auprès du Service cantonal de l’agriculture, pour obtenir l’autorisation d’acquérir. Car lors de la vente aux enchères, l’Office des faillites ne contrôle pas si l’acquéreur répond aux critères légaux. D’où cette garantie de 35 000 francs. Si la famille ne devait pas obtenir l’autorisation d’acquérir ou qu’elle ne paie pas la somme totale convenue dans les trente jours, une nouvelle vente sera organisée. Et si le prix de vente devait s’avérer plus bas que la première fois, les 35 000 francs serviraient à compenser le manque à gagner. Cette procédure est habituelle, indiquait cette semaine l’Office des faillites de Martigny.

par GILLES BERREAU

Photo : Hier matin dans la salle des ventes de l’Office des faillites de Martigny, une vingtaine de personnes étaient présentes. HOFMANN

Voir en ligne : Le Nouvelliste - Journal suisse

1 COMMENTAIRE

  1. souryachanty

    je suis la grande sœur de Vanessa comment peux t on penser que qu’elle à envie de cette p.... de ferme quand on sait que nous avons perdu notres petit frère Dorian la bas ????

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