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L’absurde répression des usagers du cannabis

En prison pour 50 g de cannabis

« C’était pour la Fête de la musique, pour partager avec des amis », demeure un argument irrecevable pour la justice française plus prompte à être impitoyable à l’égard des usagers du cannabis qu’à l’encontre des vrais criminels qui blanchissent par millions l’argent sale qu’ils tirent du trafic.

Loïc a été interpellé mercredi 19 juin à Poitiers avec 50 g de hasch sur lui. Il est donc passé devant le tribunal en comparution immédiate. « Je ne faisais pas du trafic, ça, c’est fini », assurait Loïc, sorti de prison le mois dernier après une affaire similaire.

Le conseil de Loïc, Me Merade demandait une forme de clémence du tribunal avant son procès fixé au 15 juillet en posant cette question :"Doit-il aller en prison d’ici à son procès pour 50 g de shit ? »
Le Tribunal a répondu par l’affirmative et décidé qu’il devrait attendre son jugement en détention.

La dissolution pour cacher ce qu’on ne saurait voir

Dans le même temps, à quelques encablures de Poitiers, le tribunal de Tours en audience civile rendait son délibéré quant à la dissolution de l’association Cannabis Social Club Français, et c’est sans surprise qu’il a décidé de sa dissolution comme le réclamait le Procureur de la République.

Mais comme toujours avec l’arbitraire policier couvert par une justice à deux vitesses, c’est avec une certaine logique que les intérêts des acteurs du trafic sont protégés, au grand dam d’honnêtes citoyens qui dans une démarche responsable tentent de faire évoluer une loi devenue obsolète et contreproductive.


Morale de l’histoire

Que l’on soit usager-partageur en proie au marché noir, ou une bande organisée d’autoproducteurs revendiquant s’affranchir du trafic et de ses conséquences pour la santé et la sécurité publiques, la justice française ne fait pas de différences : Si c’est interdit, c’est interdit, point barre.

Sauf pour ceux dont on sait qu’il vaut mieux qu’ils soient épargnés, comme le suggère le traitement réservé à l’affaire entachant le jeune Sebaoun remonté d’Espagne et interpellé avec 22Kg dans son coffre.

Pour Loïc, pour Marc et tant d’autres qui sont les proies faciles de la répression, comme pour l’ensemble des membres des Cannabis Social Clubs Français qui ne veulent plus être ignorés en demeurant sous la menace judiciaire, il est grand temps que les députés, au premier rang desquels Gérard Sebaoun, se décident à faire changer la loi en vigueur pour qu’elle soit juste la même partout, et juste la même pour tous, qu’elle soit juste une loi juste.

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