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2010 rime avec cannabis !

par Jean Pierre Galland


2009, rien de neuf en France

L’année 2009 a prouvé une fois de plus l’inefficacité de la politique gouvernementale en matière de drogues. Si l’usage du cannabis a légèrement baissé, la France ne reste pas moins un des plus gros consommateur en Europe, loin devant la Hollande bien connue pour sa politique audacieuse.

Le CIRC constate une nouvelle fois que les amateurs de cannabis sont les boucs émissaires de la politique de tolérance zéro pour les drogues et de la politique du chiffre instauré par Nicolas Sarkozy.

Après une campagne préventive avec « de vrais témoignages recueillis auprès de consommateurs réguliers de cannabis », la MILDT lance en 2009 (suite à un sondage démontrant que 49 % des Français sont persuadés de la légalité de l’usage du cannabis en privé) une nouvelle campagne publicitaire : « La drogue si c’est illégal, ce n’est pas un hasard ».
C’est lors de la présentation de cette campagne que le Préfet de police a menacé d’interdire « l’Appel du 18 joint » et que le professeur Costentin a insisté sur le cannabis génétiquement modifié qui diminue « la taille des testicules », un argument de choc repris dans un des spots diffusé à la télé.

Des cannabistrots en France ?

En 2009, sous l’impulsion de Farid est créé « Cannabis sans frontières ». Se définissant comme un « mouvement pour les libertés », Cannabis sans frontières a présenté en Île-de-France, lors des élections européennes, une liste 100 % anti-prohibitionniste. Boudée par les médias, sans autre moyen que quelques militants motivés, la liste a néanmoins recueilli pas loin de 4 000 voix.

En cette année 2009, quelques personnalités politiques ont dénoncé les impasses du tout répressif, le maire de Sevran, mais aussi Daniel Vaillant, député maire du dix-huitième arrondissement de Paris. Constatant que les fumeurs de cannabis sont légion et que « l’interdiction ne règle pas le problème », l’ancien Ministre de l’intérieur veut tenter « le pari de la réglementation ».

Au grand dam de la droite qui dénonce « le laxisme prôné par le Parti socialiste, toujours naïf en la matière », Daniel Vaillant imagine « un contrôle des approvisionnements extérieurs et une production en France. Tout se ferait dans la transparence comme pour le tabac et l’alcool. Pas de produits frelatés, pas d’économies souterraines et une vente à des endroits précis et contrôlés », précise le député maire qui propose de créer une commission parlementaire sur le sujet.

En 2009, des malades pour qui le cannabis est un soutien (physique et moral) indispensable, mais aussi des médecins, lesquels constatent les vertus médicinales de cette plante sur certains de leurs patients, sont montés au créneau et ont organisé dans le cadre des EGUS (États Généraux des usagers de substances licites et illicites) la première conférence internationale sur le sujet… Alors qu’un peu partout en Europe et aux États -Unis les usages thérapeutiques du cannabis sont admis, la France s’illustre par son silence.

En 2010 finissons en avec la loi de 1970

Le CIRC aborde la nouvelle année avec optimisme car qui peut sérieusement cautionner la politique française en matière de drogues ? Une politique (les chiffres l’attestent) qui a multiplié le nombre de consommateurs et dynamisé le trafic.
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Le 31 décembre 2010, nous fêterons le quarantième anniversaire de la « loi relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et la répression du trafic et de l’usage illicite de substances vénéneuses ».

Nous disposons d’un an pour recueillir les témoignages de celles et ceux qui ont été victimes de la loi de 1970, une année pour démontrer la dangereuse inutilité de cette dernière… Et le 31 décembre prochain, nous fêterons ensemble l’abrogation de la sinistre loi du 31 décembre 1970. Chiche !

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