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Darmanin démission

La CRS 8 à Marseille fera-t-elle mieux qu’à Nîmes ?

Stop à la démagogie sécuritaire et prohibitionniste qui subventionne les organisations criminelles !

Tout le "peuple de l’herbe" se pose la même question : "quand donc nos responsables politiques prendront la mesure de l’échec de la prohibition ?".

En France, cela devient un sujet mêlant à la fois le rire sarcastique face à des déclarations martiales inopérantes, un sentiment de honte face aux évolutions ailleurs dans le monde et de résignation face à une politique en échec qu’on ne peut pas réformer avec des arguments pragmatiques, rationnels, scientifiques, mais surtout de colère sourde pour les partisans d’une autre politique des drogues face à tant de drames et dégâts collatéraux causés par l’aveuglement forcené des gouvernements successifs totalement accrocs à la répression "bête et méchante" des personnes consommant des drogues.

Une logique de répression absurde dont tout le monde voit les limites, sauf à être démagogue, déconnecté ou simplement atteint de cécité.

Mais on franchit une étape de plus dans le grand n’importe quoi, quand l’Allemagne dévoile son projet de légalisation "très contrôlée" du cannabis et que la France, elle, s’enfonce dans la logique opposée, avec l’énième opérations "coup de poing" pour démanteler les points de deal afin de "porter un coup majeur au trafic de stupéfiants" !

Allô "CRS 8"

A Marseille, par exemple, déjà 33 personnes assassinées en huit mois (31 en 2022), une augmentation du nombre de morts causés par les "règlements de compte"... et pour la troisième fois depuis le début de cette année, la compagnie de CRS 8 est dépêchée sur place pour occuper le terrain et rétablir la paix civile.

Plus dur encore à constater, ce crime odieux à Nîmes ôtant la vie à un enfant de 10 ans, victime collatérale de ces "règlements de compte". En faisant la chronologie par une simple recherche sur internet, on s’aperçoit qu’il y a bien une évolution négative et une fuite en avant mécanique entre le niveau de la répression policière et judiciaire et celui des violences liées aux trafics.

En 2021, les forces de police se targuent d’avoir réussi le démantèlement d’un réseau bien implanté localement grâce à une enquête d’envergure transnationale en infiltrant des messageries cryptées.

Selon des chiffres de l’ex-procureur de Nîmes, Eric Maurel, une quinzaine de règlements de compte avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, dont un adolescent de 17 ans. La plupart de ces homicides avaient eu lieu à Pissevin, au Chemin Bas et au Mas de Mingue, trois secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d’immeubles et de tours.

Ces trois quartiers avaient été créés dans les années 1960 pour loger des populations issues de l’exode rural, des rapatriés d’Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés. Tous trois partagent des indicateurs socio-économiques alarmants. A Pissevin, 70% des 13.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 46%.

En juin dernier, la CRS 8 était dépêchée à Nîmes dans ce même quartier de Pissevin... en vain.

La mort a encore frappée, le sang a coulé, une victime innocente a péri, une "marche blanche" de plus... Mais on continue de vouloir vider un océan avec une écumoire. On évoque les "quartiers gangrenés", "la gangrène du trafic", "la prise en otage des habitants", et pour seule réponse en guise de pansement sur une jambe de bois, on envoie la CRS 8.

Dans ses motivations pour présenter son projet de légalisation en Allemagne, le ministre de la Santé Karl Lauterbach a réaffirmé ses priorités en présentant son projet comme la "meilleure tentative de légalisation du cannabis" parmi les dispositifs déjà en vigueur dans d’autres pays.

Le texte s’attaque à "trois problèmes jusqu’ici non résolus : la consommation croissante de cannabis, notamment chez les jeunes, la hausse de la criminalité liée à la drogue et un marché noir important"

Darmanin démission !

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