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Savoir dire NON

Quand un slogan antidrogue justifie ou explique l’affaire Woerth / Bettencourt en cache

Depuis un mois, suite aux révélations du contenu des enregistrements pirates du majordome de l’héritière de l’empire L’Oréal par le site Médiapart, puis les "nouveaux rebondissements" quasi quotidiens qui semblent démontrer que ces affaires dépassent le simple complot médiatico-politique aux méthodes "fascistes" si l’on s’en tient aux déclarations des agents sarkoziens.

Ce n’est pas seulement l’opposition au système Sarkozy qui s’exprime pour défendre l’état de droit, ce n’est pas seulement le Parti Socialiste revanchard qui demande la transparence, ou des "gauchistes" en mal d’amalgames scandaleux qui souhaitent que ces affaires en tiroir soient jugées un jour... Si elles le sont effectivement, tant les affaires scandaleuses se succèdent avec souvent cet air de déjà vu - "on ne saura jamais la vérité" !

De l’Angolagate au Karachigate, de la participation française au génocide des tutsi au Rwanda en 1994 à la présence de TOTAL en Birmanie, une même sensation de crimes qui s’accumulent dans l’indifférence...

Il est toujours temps de dire "non". C’est à l’opinion publique, au peuple de la République française qui ne peut supporter davantage d’être le dindon de la farce d’une élite corrompue qu’il convient de le manifester. En tout cas, les éditoriaux dans la presse étrangère semblent sans ambigüité : La France serait donc définitivement une république bananière, où au plus haut niveau de l’état règne un tel sentiment d’impunité que même les basses évidences populaires répugnent à accepter.

Il faut savoir dire NON

Regardez partout, cherchez bien quand une seule fois -dans les politiques gouvernementales et les discours publics-, les usagers de drogues illicites auraient été considérés comme des citoyens à part entière. Regardez, cherchez : mis à part des prises de parole courageuses de responsables de terrain ou celle de membres d’une association venant en aide aux toxicomanes, vous ne trouverez que des mots négatifs pour décrire le quotidien de ces personnes, que des phrases cruelles pour désigner leur mode de vie, que des injonctions aux "contrôles", "à l’assistance", "à l’abstinence".... Bref, pour stigmatiser une population jugée indésirable parce qu’usagère de drogues, on répète qu’il faut "savoir dire non" !

Accros au pognon

Dans ces affaires en poupée russe Woerth / Bettencourt, de l’évasion fiscale à la lutte anti-corruption, de la gestion de fortune à la rigueur budgétaire, de la morale en politique à la vertu de bon sens pour qui voudrait être un digne représentant élu du peuple... Voire une figure de proue de la splendeur nationale !

Que ce soit une multimilliardaire recevant un chèque du Trésor public au titre du "bouclier fiscal", ou celui qu’elle consent à faire pour financer ceux dont elles soutient l’action, cette affaire de "gros sous" pèse lourdement dans le débat politique à l’aune d’une réforme majeure (celle des "retraites" conduite par le ministre mis en cause), sur fond de politique budgétaire rigoureuse et de crise économique...

Que cette embauche eut-été sollicitée ou non, ce trafic d’influences mis à jour est constitué - la démission de Florence Woerth "signe" cette forfaiture-, car il est évident qu’un ministre fustigeant le secret bancaire montrant à la presse un fichier -volé- comportant 3000 noms de comptes bancaires planqués en Suisse, et dans le secret de son alcôve retrouvée une épouse salariée par la première contribuable française pour organiser cette évasion fiscale à Genève... Il y a quand même un bug, non ?

Eric Woerth se trompe, et il trompe le monde en affirmant qu’il n’a pas agit pour que son épouse trouve un emploi, mais qu’il aurait dû la convaincre de ne pas accepter cette nouvelle situation professionnelle... Plus que pour des raisons de cohérence morale, simplement par esprit civique !

Il n’était pas raisonnable d’accepter cette offre d’embauche, même si pour de nombreux français en proie à Pôle Emploi, la question ne se pose jamais dans ces termes, même si tous rêvent d’un "coup de piston". Dans le couple Woerth, accros au pognon ou junkies de l’opulence capitaliste, il semblerait qu’une cure de désintoxication devienne urgente.

+ d’infos :

http://www.tdg.ch/actu/economie/genevagate-menace-bettencourt-woerth-2010-07-01

http://www.tdg.ch/actu/monde/banquier-bettencourt-avocat-genevois-2010-07-08

http://www.slate.fr/story/23901/affaire-bettencourt-woerth-justice-fisc-pour-les-nuls

http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2010/07/15/lili-bettencourt-aime-moi/

http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/07/02/L-affaire-Bettencourt-et-l-affaire-Woerth#comments

http://www.slate.fr/story/24971/facebook-eric-woerth-bettencourt

http://plus.lefigaro.fr/tag/affaire-bettencourt

http://www.liberation.fr/affaire-bettencourt,99912

http://actualite.nouvelobs.com/Affaire%20Bettencourt/

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/15/01016-20100715ARTFIG00364-affaire-bettencourt-quatre-personnes-en-garde-a-vue.php

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/20/97001-20100720FILWWW00487-claire-thibout-a-recu-400000.php

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/07/20/liliane-bettencourt-aurait-recu-100-millions-d-euros-au-titre-du-bouclier-fiscal_1390345_3224.html#ens_id=1373579

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