Louis Sarkozy a bien compris que son positionnement libéral, en argumentant en faveur de la "dépénalisation de l’usage de drogues" lui ouvre la voie royale pour entrer de plein pied dans l’arène politique nationale, en se distinguant fortement de l’image et de l’empreinte de son père.
En quelques mots, il ringardise les pontes de la droite qui de Bruno Retailleau à Xavier Bertrand, en passant par Edouard Philippe ou Rachida Dati, Michel Barnier, Gérard Larcher, Le Pen, Bardella, Ciotti, Wauquiez répètent le catéchisme de "la drogue c’est mal", et donc il ridiculise définitivement toustes ceulles qui préfèrent les éléments de langage habituels "il ne faut pas être laxiste" de droite comme de gauche !
Mais ne voyez vous pas le subterfuge ?
C’est un libertarien, un homme de droite, un fils de... condamné en première instance pour "une association de malfaiteurs". Sans doute le même qui fumait des spliffs avec Karl Zero et Laurent Baffie dans Place Beauvau quand son père était premier flic de France. A l’époque cette anecdote avait été utilisée comme un moyen d’arrondir son profil dans le cadre de la campagne présidentielle.
Louis Sarkozy, dont certaines interviews ne le mettent pas vraiment en valeur tant son expression et ses idées semblent rances ou débiles (au choix), fait le méga buzz avec une prise de position libérale en prenant la défense de la dépénalisation de l’usage de stupéfiants, mais osera-t-il dire qu’il est pour la régulation des marchés en les séparant pour mieux les contrôler ?
C’est une manière d’occuper l’espace médiatique en exprimant une position conte-intuitive, défendue depuis des lustres par les antiprohibitionnistes, quand on dit que pour lutter contre le trafic des stupéfiants, il faut légaliser, quand on répète qu’il faut légaliser pour couper l’herbe sous le pied des trafiquants, que la régulation permet de mieux contrôler la consommation, qu’il faut changer de politique drogues...
En fait, cette manoeuvre est bien orchestrée : tout cela pour nous spolier, nous voler, nous isoler quand depuis des décennies en plaidant pour la légalisation du cannabis, la dépénalisation de l’usage de stupéfiants, on se fait insulter d’inconscients, de laxistes, de "soutien aux dealers" (sic)... et comme de par hasard, si maintenant la droite le dit, c’est que ces arguments sont recevables.
Sauf qu’il faut pas se leurrer, les arguments de la droite, même libérale, cachent souvent une forme de prohibition 2.0.
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