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Communiqué N°78 : Cannabis, des amendes pour les consommateurs ? Valls instaure le racket organisé !

Jeudi 25 avril 2013

Début avril, le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, annonçait sur RMC, l’instauration de la contraventionnalisation des usagers de drogues. En Seine-Saint-Denis, « zone de sécurité prioritaire », c’est déjà en pratique sous la forme d’amendes douanières abusivement appliquées à des personnes qui n’ont franchi aucune frontière.

La presse n’aura pas hésité à présenter cette nouvelle forme de pénalisation -qui s’ajoute à l’arsenal existant-, comme l’amorce d’une dépénalisation !

Les cibles sont pourtant désignées : ce sont d’abord les jeunes, les pauvres, et les éternelles victimes du “contrôle au faciès”, qui sont visés ici. Ainsi, la police encaisse sur le champ, sous la menace – pouvant faire peser le risque de garde à vue, voire de perquisition au domicile familial… –, des amendes de montants non négligeables, extorquées à des personnes le plus souvent insolvables.
Comment le train d’une fausse dépénalisation peut cacher celui d’une véritable pénalisation ! Le règlement sur place d’une amende douanière forfaitaire est totalement discriminatoire et attentatoire à la liberté de circuler !

Pour donner un vernis de légalité à ces extorsions abusives, une loi est en discussion au Parlement. En regardant l’exposé des motifs de la loi votée par le Sénat, on comprend aisément qui seront les « vaches-à-lait » de cette politique qui institue le fichage d’une nouvelle catégorie, les « primo-consommateurs », instaurant le racket des usagers de drogues : « la population la plus susceptible d’être interpellée est constituée d’une « clientèle policière » dont sont exclus les usagers moins visibles, qui sont aussi les plus nombreux ».

Sans dissimuler une volonté de faire casquer les jeunes -l’habituelle « clientèle policière »- et donc indirectement leurs parents ou leurs grands-parents, plutôt que d’ouvrir un débat public et une concertation avec les acteurs de terrain, le gouvernement s’enferme dans une logique répressive en stigmatisant toujours plus des millions d’individus en proie avec la loi -pour s’éviter de mettre en place une véritable politique de prévention, juste, efficace, adaptée, mesurée, équilibrée, intégrée par tous...

Exigeons l’ouverture d’un débat sur la pertinence de la politique actuelle et globale en matière de drogues, et de la nécessaire abrogation d’une loi (Loi du 31 décembre 1970) qui a fait la preuve de son échec total. Une autre politique des drogues est urgente et nécessaire.

Contact Presse : Farid Ghehiouèche 06 14 81 56 79

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