Dans l’indifférence générale, une brève de l’AFP aurait mérité quelques commentaires et réactions.
Mais pour le moment vous vous contenterez de ce modeste billet d’humeur, car cette information n’a rencontré que le silence. La meilleure preuve : la première réunion du COSI s’est tenue en toute discrétion finalement.
Décryptages ( la Brève AFP est en italique, nos commentaires et réflexions sont en gras...)
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L’UE veut "entraver" les routes de la cocaïne et de l’héroïne
AFP 25.02.10 | 17h24
L’Union européenne veut tenter "d’entraver" les routes de la cocaïne et de l’héroïne et appelle ses membres à un "partage des tâches" pour mener ce combat, annonce un document discuté jeudi lors d’une réunion des ministres de l’Interieur à Bruxelles.
Cyniquement, certains esprits chagrins estimeront qu’un "nouveau gang" veut entraver la circulation de drogues en Europe. Prosaïquement, il s’agirait de racket -pour prendre une part "au passage" de ce juteux marché. Tout en s’assurant de partager ensuite (doublement) les bénéfices : officiellement en renforçant les moyens de la répression, ceux de l’Etat, tout en se plaçant dans le rôle des moralistes protecteurs, et secrètement grâces aux circuits de la corruption qui alimentent la vie politique via des réseaux d’influences.
L’idée est de "porter un coup décisif aux groupes criminels" en unissant et en coordonnant les moyens des pays de l’UE, qui pour l’instant agissent en ordre dispersé.
Avec un scepticisme légèrement moqueur on pourrait dire que ce qui ne marche pas aux USA ne risque pas davantage de fonctionner au niveau européen, mais si "l’ordre dispersé" devient le principal facteur invalidant, les espoirs restent permis...
Deux drogues —la cocaïne et l’héroïne— sont identifiées comme des priorités dans ce document préparé par la France et l’Espagne qui souhaitent un accord en avril pour le soumettre à l’approbation des dirigeants de l’UE au cours de leur sommet en juin.
On croit reconnaître la méthode sarkozy en action, par l’ adoption au pas de charge d’une mesure qui semblait déjà avoir été prise dix fois... dans ce qui s’appelle le plan d’action, lui-même défini dans la "stratégie". Mais alors pourquoi la France n’a-t-elle pas fait cette proposition lorsqu’en 2008 elle assumait la Présidence de l’UE ?
La cocaïne part d’Amérique latine et transite par l’Afrique de l’Ouest pour ensuite être acheminée sur les marchés européens via l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la France et plus au nord, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.
Effectivement, le phénomène est parfaitement identifié depuis une bonne quinzaine d’années !
Selon les autorités françaises, le marché européen absorbe 17% de la cocaïne produite chaque année en Amérique latine, soit 150 tonnes pour une valeur de 9 milliards d’euros à la revente.
Parfois, les chiffres donnent le tournis. Selon certaines sources, la production serait de 1000 tonnes à 1300 tonnes par an. Comment arriver au ratio de 17% soit 150 tonnes pour l’estimation de la consommation en Europe ? De manière réaliste, il faudrait doubler cette estimation, à 300 tonnes par an en comptabilisant les 10% de saisies...
L’héroïne vient d’Asie et d’Afghanistan, et entre en Europe via les pays des Balkans, la Turquie et la Russie. "Il faut faire de l’efficacité des dispositions de lutte contre la drogue une condition de l’adhésion à l’Union européenne", affirme le document.
Un message directement adressé aux pays des Balkans et à la Turquie.
Heureusement, la France de la French Connection qui fabriquait de l’héroïne à Marseille à destination des Etats Unis, échappe maintenant aux condamnations. Doit-elle néanmoins se repentir de ce douloureux passé ?
Et la République Tchèque a déjà intégré l’Union. Sinon, ses récentes dispositions légalisantes auraient-elles entraîné un véto catégorique... Vraiment, les trop bonnes intentions laissent plutôt dubitatifs.
L’idée développée dans ce texte est la constitution de groupes de pays chargés de mettre en commun leurs moyens pour lutter contre celle des deux drogues, qui entre en Europe par leurs portes.
Un groupe de pays à l’Ouest contre la cocaïne et un autre à l’Est contre l’héroïne.
Les Européens n’entendent pas pour autant négliger la lutte contre les autres stupéfiants, notamment le cannabis, l’ecstasy et les autres drogues de synthèse, mais la priorité doit être donnée à la cocaïne et à l’héroïne.
Une nouvelle étape se franchit donc pour l’instauration d’un ordre moral artificiellement réconfortant.
L’UE a institué jeudi un comité permanent de coopération opérationnelle en matière de sécurité intérieure (COSI), qui réunira les plus hautes autorités en la matière. L’Espagne qui préside l’UE jusqu’en juillet, sera représentée par le directeur général de la garde civile. La première réunion du COSI est prévue le 11 mars.
On n’ose présager du résultat de toutes ces réunions et de l’efficacité de ce nouvel appareillage.
toujours Brice Hortefeux aux manettes ! sous prétexte de lutte contre le terrorisme -lequel d’ailleurs ? On se le demande...- tout est permis ! Nous faisons parti des pays les plus répressifs en matière de cybersurveillance pour les mêmes raisons il y a de quoi s’inquiéter ! syrinx