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Pour les médecins genevois, l’alimentation forcée est une torture

AP | 30.11.2010 | 12:46

L’article de six pages est signé par l’équipe du Dr Hans Wolff, médecin responsable de l’Unité de médecine pénitentiaire des Hôpitaux universitaires genevoise (HUG) où Bernard Rappaz est pris en charge. Contestant sa peine, le Valaisan est en grève de la faim depuis trois mois environ. Les médecins ont fait recours au Tribunal fédéral contre l’injonction des autorités valaisannes de le nourrir de force.

Aucune mention de Rappaz

Intitulé "Jeûne de protestation et alimentation forcée : relevé de pratiques historiques", l’article ne mentionne pas le cas Rappaz. Il s’agit d’un article scientifique "que nous jugeons utile dans le débat actuel", a déclaré mardi le Dr Wolff. Ce dernier rappelle qu’il n’a jamais défendu la cause du chanvrier valaisan et que son devoir de médecin l’oblige à adopter une position neutre.

L’article retrace 100 ans de pratiques médicales en lien avec l’alimentation forcée des grévistes de la faim à travers le monde et le XXe siècle : "suffragettes britanniques, dissidents de l’IRA, résistants antifascistes, prisonniers de Guantanamo...

Nombreux sont ceux, innocents ou coupables, qui ont opté pour la grève de la faim et en sont morts, aussi bien de malnutrition que de renutrition forcée, effectuée dans la violence et avec des produits pouvant se révéler toxiques".

Les auteurs notent qu’il a fallu attendre 2007 pour que la Cour européenne de justice des Droits humains déclare qu’"une nutrition forcée et répétée sans indication médicale, avec le but d’obliger le détenu de cesser son attitude de protestation, et appliquée d’une manière que cette dernière provoque des douleurs inutiles de même qu’une humiliation du détenu, est considérée comme acte de torture".

Inapplicable et contraire à la déontologie

Pour le Dr Wolff et son équipe, la renutrition forcée renvoie aux principes fondamentaux de la médecine. Ce "calvaire humiliant et abominable se terminant fréquemment par la mort ou des séquelles irréparables" doit être aboli. Il s’agit d’un acte médicalement inapplicable et incompatible avec la déontologie médicale, selon le Dr Wolff. En cas d’alimentation forcée, le risque de mortalité est estimé par les spécialistes à 60%.

L’article se conclut ainsi : "afin d’éviter des conflits d’intérêt, les unités de soins en milieu pénitentiaire doivent être impartiales et jouir d’une totale indépendance par rapport au système judiciaire et aux autorités pénitentiaires. Ce sont les prérequis qui permettent d’atteindre une qualité de soins en prison équivalente à celle du monde libre, en respectant les droits des patients, qu’ils soient dedans comme dehors."

Voir en ligne : http://www.24heures.ch/alimentation...

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