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Le Collectif contre la xénophobie poursuivi pour avoir dénoncé la chasse aux roms en Seine St Denis

Suite à une plainte de monsieur Hortefeux, le Collectif contre la xénophobie est poursuivi pour avoir dénoncé la chasse aux rroms en Seine-Denis.

Pour avoir écrit :

“le Préfet Lambert, véritable Papon de notre temps, poursuit la chasse aux roms en Seine St Denis »
« aujourd’hui, c’est à Bondy que Lambert-Papon continue sa sale besogne, appliquant son programme ultra-raciste »

Pousuivi pour outrage ou injure.

COMMUNIQUE du Collectif Contre la Xénophobie

Ce vendredi 11 mars 2011, Michel Sitbon, porte-parole du Collectif contre la xénophobie, a reçu à son domicile une citation à comparaître le 19 mai, à 13h30, devant la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris, à la demande du Procureur de la République, pour « avoir à Paris, le 26 octobre 2011″… « par la mise en ligne, sur le site internet contrelaxenophobie.wordpress.com (..) des propos suivants »  :

“le Préfet Lambert, véritable Papon de notre temps, poursuit la chasse aux roms en Seine St Denis »

« aujourd’hui, c’est à Bondy que Lambert-Papon continue sa sale besogne, appliquant son programme ultra-raciste »

" employé toute expression outrageante, terme de mépris ou invective ne renfermant l’imputation d’aucun fait et d’avoir ainsi injurié Monsieur Lambert, fonctionnaire public, préfet de Seine St Denis" (...) " faits prévus et réprimés par les article 23, 29 alinéa 2, 33, 42, 43, 47, 48 3°, de la loi du 29 juillet 1881 et 93-2, 93-3, de la loi du 29 juillet 1982".

Maître Henri Braun, pressenti pour la défense, nous fait remarquer que s’agissant d’une plainte pour injures et non pour diffamation, il n’y aurait pas lieu à une offre de preuve dans les dix jours suivant la citation à comparaître, mais que c’est à l’audience du 19 mai que seront recensés les témoins et les différents éléments que la cour pourrait être amenée à examiner. Il s’agit d’une audience dite de “fixation” de la date et des modalités de l’audience proprement dite, à venir probablement vers la fin de l’année selon Maître Braun. Ce qui n’exclut pas qu’on se mobilise dès ce 19 mai.

On conteste vivement l’affirmation de cette plainte selon laquelle l’article incriminé ne rapporterait « aucun fait » ! Le ministère public qui reprend une plainte déposée par Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur qui prenait ainsi la défense du Préfet Lambert, aura mal lu.

Aucun fait ? Nous écrivions : « Hier, c’était la police de Montreuil qui chassait la trentaine de roms sur le trottoir depuis trois semaines. Pourchassés sans fin, sans lieu pour se poser. »

C’était ça le problème : pourchassés sans fin. Avec interdiction de se poser « ni sur un trottoir, ni dans un square », ainsi que le Préfet Lambert l’avait énoncé lors de l’expulsion du square de la République, à Montreuil, quelques jours plus tôt, en pleine nuit, du même groupe.

La même instruction était appliquée ce jour-là, et les mamans marchaient dans les rues, avec leurs bébés dans les bras, poussées par la police dès qu’elles voulaient s’arrêter, ne serait-ce que pour souffler.

Parfaitement équitable, cet article précisait que la consigne monstrueuse du Préfet Lambert ainsi appliquée à Montreuil, en Seine Saint Denis, sera reprise à l’identique par la police de Paris, sous les ordres du Préfet Gaudin, lorsque ces familles, ainsi chassées de la ville où elles séjournaient depuis des années, sont arrivées dans le XXème arrondissement mitoyen.

On aurait pu ajouter les témoignages de flics confessant : « c’est terrible… c’est sans fin ». On aura aussi eu l’occasion d’entendre d’autres représentants de l’ordre se justifier de leur sale besogne en disant : « que voulez-vous qu’on fasse, alors qu’on nous rappelle tous les quarts d’heure sur les ondes [de la police] l’instruction : “pas un rom en Seine Saint Denis ».

Le Collectif contre la xénophobie se félicite d’être poursuivi, particulièrement à propos de cet épisode pour lequel on avait demandé à des juristes quelle pourrait être l’incrimination pour la chasse sans fin de Lambert et de Gaudin.

Ces méthodes administratives relèvent du crime contre l’humanité.

C’est pourquoi nous appelions à un Nuremberg pour ces messieurs.

Notons que, du point de vue de Brice Hortefeux repris par le ministère public, le nom du Préfet Papon, condamné par la justice, serait une insulte, et Nuremberg non…

Collectif contre la xénophobie

Voir en ligne : Le site du collectif Contre la Xénophobie

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