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#Interactiv sur France Inter

Fabius à propos de la coopération policière franco-mexicaine

Mercredi 26 novembre 2014, à 19h15 - Laurent Fabius recevra pour un entretien diplomatique au Quai d’Orsay, M. José Antonio Meade Kuribreña, ministre mexicain des affaires étrangères.

A cette occasion, il faut rappeler que la France a une responsabilité particulière à l’égard des autorités mexicaines, car la situation actuelle est une conséquence logique des actions engagées il y a dix ans... et que la coopération bi-latérale franco-mexicaine est ancienne pour ce qui concerne les questions de sécurité. N’est-il pas temps d’arrêter le crime organisé et de l’attaquer à la racine, par une réforme de la politique internationale de lutte contre les drogues ?

Ce matin, dans Interactiv sur France Inter, Laurent Fabius répondait à une auditrice et à la question que je lui adressais via tweeter à propos de la situation au Mexique (interventions situées entre 5’38 et 7’44) :

Deux Tweets sur #interactiv

Précisions sur l’état des relations Franco-Mexicaines

Les deux Chefs d’Etat ont notamment décidé de la création d’un Conseil Stratégique Franco-Mexicain, composé de hautes personnalités des secteurs économique, politique, de l’enseignement et de la culture, afin d’ouvrir de nouvelles pistes à la coopération bilatérale. Ce conseil a été installé à l’occasion de la visite au Mexique de M. Fabius les 14 et 15 juillet 2013, et a tenu sapremière réunion plénière à Paris, en novembre 2013, lors de la visite d’une délégation ministérielle conduite par M. José Antonio Meade, ministre des Relations extérieures, accompagné de M. Ildefonso Guajardo, ministre de l’Economie, et de M. Emilio Chuayffet, ministre de l’Education publique. [...] Un Représentant spécial pour le Mexique (l’Ambassadeur de France Philippe Faure, également coprésident du Conseil Stratégique Franco-Mexicain) a été nommé à cet effet. Les autorités de nos deux pays ont fixé l’objectif de doubler les échanges commerciaux bilatéraux à l’horizon 2017.

Prochainement, début 2015, Séminaire de la coopération décentralisée franco-mexicaine (Mexico)

Dans un [rapport parlementaire [1], datant de 2005->http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-dian/dian002-2006.asp], nous pouvions lire :

"L’explosion de l’exode rural, provoqué par le chômage, a fait croître de façon exponentielle l’économie souterraine et est à l’origine de la dégradation des conditions de vie et de l’essor du crime organisé et de la corruption.

Le Mexique est un pays violent et les services de police ne parviennent pas à enrayer l’insécurité et la montée du trafic de drogue. De nombreux parlementaires mexicains dans la capitale et en province ont dénoncé l’insuffisante formation des policiers et des juges ainsi que les disfonctionnements entre les trop nombreuses entités chargées aux niveaux fédéral et local du maintien de l’ordre et de la lutte contre la criminalité. Les policiers sont peu formés, mal payés, donc aisément corruptibles, et n’ont aucun pouvoir coercitif sans instruction du parquet. Les compétences sont émiettées entre les différentes sortes de police, les Gouverneurs des États sont très jaloux de leurs pouvoirs de sécurité et ne sont pas rééligibles. De sérieux problèmes de structures se posent, qui une fois de plus, nécessiteraient une modification de la constitution. La crainte du syndrome colombien avec la constitution de grands réseaux de criminalité et de trafic de drogue se fait jour, malgré les reprises en mains, partiellement efficaces, tentées sous la présidence Fox.

La coopération franco-mexicaine en matière de formation de policiers donne toute satisfaction et va être intensifiée. Elle sera détaillée plus loin, de même que la formation des juristes et les projets d’échange d’expériences de magistrats, qui constituaient l’un des objectifs prioritaires de la mission et son déplacement auprès de la nouvelle école de droit de Campeche."

Et plus loin dans ce rapport, les parlementaires français précisaient :

IV - PERSPECTIVES DE coopération BILATÉRALE DÉGAGÉES PAR LA MISSION PARLEMENTAIRE

La délégation du groupe d’amitié s’était fixé trois domaines principaux d’intervention, dans lesquels elle souhaitait voir renforcer la coopération franco-mexicaine (justice, échanges universitaires et implantation réciproque des PME) et connaître les suites données aux actions décidées lors de la réunion de la Commission bilatérale de novembre 2004 à Paris.

A/ coopération en matière de justice et de police

Au cours de leurs entretiens au Conseil Fédéral de la Magistrature et avec les députés de la commission de la justice et des droits de l’homme, les parlementaires français ont constaté que la justice souffrait des mêmes maux au Mexique et en France : insuffisance de moyens, engorgement des tribunaux, judiciarisation de la société. Les systèmes judiciaires diffèrent cependant sur plusieurs points : ainsi, le Ministère public, qui assure les poursuites judiciaires, est sous la dépendance de l’exécutif et entièrement séparé des juges, qui sont eux-mêmes administrés non pas par un ministre, mais par le Conseil Fédéral de la Magistrature (dirigé par le président de la Cour Suprême et six conseillers). Un projet de réforme de la justice a été déposé au Congrès depuis plus d’un an par le Président Vicente Fox, en vue de rendre l’appareil judiciaire plus efficace. Il propose notamment de mettre en place une procédure orale, (juicios orales), inspirée du droit anglo-saxon.

Deux des conseillers du CFM rencontrés par la délégation, revenaient d’un séminaire sur la qualité de la justice, organisé en langue espagnole, par l’Ecole Nationale de la Magistrature à Bordeaux et à Paris. Ils sont revenus très satisfaits de leur séjour, qui leur a permis de faire des comparaisons et de réfléchir à des réformes. Ils ont notamment relevé qu’en France les juges se consacraient entièrement aux fonctions judiciaires et étaient déchargés des tâches administratives. Ils ont aussi apprécié les qualités de réflexion et la bonne formation des magistrats français, notamment aux questions complexes et techniques (biogénétique, finances...).

A la suite de cette expérience positive, un projet d’échange de magistrats a été évoqué ainsi que des missions de magistrats français au Mexique. Les parlementaires français estiment essentiel que ce programme soit poursuivi et renforcé ; rien ne saurait être en effet plus profitable que le partage d’expériences de carrières.


[1N° 002-2006 - Rapport d’information présenté à la suite de la mission effectuée au Mexique du 2 au 8 octobre 2005 par une délégation du groupe d’amitié France-Mexique

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