Menu

Accueil > Communiqués

Communiqué N°29 de Cannabis Sans Frontières : Canal+ est-elle devenue la chaîne des beaufs qui votent pour le parti présidentiel ?

A propos du reportage "Faut-il légaliser le cannabis ?" dans l’émission "Dimanche +" du 8 novembre

Canal + est-elle encore la chaîne de l’impertinence ou bien celle des beaufs qui votent pour le parti présidentiel ?

C’est en ces termes que doit se poser le dilemme, après le sujet consacré au cannabis et au nouveau débat qui s’amorce pour sa légalisation, lors de l’émission "Dimanche +" sur Canal +.

Alors qu’elle aurait pu faire un sujet décapant démontrant les enjeux cachés du cannabis et de sa prohibition, l’émission de 13 heures de ce dimanche 8 novembre s’est vautrée dans la fange prohibitionniste, sous le fallacieux prétexte de présenter un débat équilibré.

Pour se faire, les journalistes de Capa ont trompé toute l’équipe de Cannabis Sans Frontières qui lui a si gentiment ouvert ses portes, enregistrant plusieurs heures de débats, d’interviews, avec un suivi jusqu’au Père-Lachaise — sur la tombe de Jim Morrison —pour rendre un hommage à toutes les victimes de la « guerre » aux drogues. Au final, l’émission s’est contentée de ne retenir que quelques secondes de clichés dignes des meilleurs offices de propagande.

De fait, la question de la censure avait déjà été posée lors du reportage : nous les avions interrogé pour savoir si nos propos ne risquaient pas en définitive d’être occultés. Au contraire, ceux-ci nous avait rassurés : ce n’était pas dans les pratiques de la maison !

Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé.

Ceci n’a rien de surprenant : dès lors que nous parlons des vraies questions, que nous donnons des réponses incontournables aux véritables enjeux de la prohibition, et qu’enfin nous proposons des alternatives concrètes et raisonnables avec un discours mûrement réfléchi, basé sur une connaissance et une expertise fondées par des années d’exploration directement sur le terrain, nous sommes systématiquement censurés.

Une politique alternative à la prohibition doit rester cachée du grand public, pour imposer encore et toujours un volet uniquement répressif, en direction presque exclusive des consommateurs de cannabis.

Pour qu’il en soit ainsi, il ne fait pas de doute que ce sont nos positions qui contrarient beaucoup trop de monde en plus haut lieu. Pour que nos affirmations soient remplacées de la sorte, soit par des banalités affligeantes, soit par des contre-vérités, c’est que nos propos rappellent quelques méchantes réalités pour les pouvoirs en place : qu’ils sont les premiers bénéficiaires en termes politiques et financiers des conséquences désastreuses de la prohibition, conséquences qui touchent à l’ensemble de la société.

A vrai dire, en matière de prohibition, certaines vérités ne sont pas bonnes à dire : elles remettent trop en cause tout un système qui a vampirisé la démocratie, et dérangent beaucoup trop certains intérêts mafieux. Tous ces bénéficiaires profitent pleinement de l’économie de la prohibition — des revenus tellement considérables qu’ils sont la chasse gardée de quelques-uns, sous les bons auspices des pouvoirs politiques.

Alors, comment réagir devant une telle tromperie, ce manque d’éthique et cette absence de déontologie, par lesquelles l’émission Dimanche + s’est ainsi illustrée ?

Cette chaîne a agit, en quelque sorte, comme un parfait petit propagandiste des basses œuvres d’un régime, qui est tout aussi prohibitionniste que répressif.

Canal + a (définitivement ?) choisi son camp !


Alain Shilum

pour Cannabis Sans Frontières

1 COMMENTAIRE

  1. giu

    je n’ai aucune action dans C+ ni capa mais l’équipe n’a pas trompé CSF.
    L’équipe de capa est venue, elle a filmé en nous laissant absolument maitre de la situation. et c’est probablement là le problème. Ni nous, ni elle, n’avions préparé une intervention construite. Et honnêtement, je ne sais pas moi-même ce que j’aurais pu gardé au montage qui serve CsF et ses positions.
    Dire légalisons légalisons est une bonne chose. Mais que proposons nous véritablement en alternative. Nous sommes nous donné la peine de réfléchir aux diverses composantes induites par une légalisation. avions nous un programme étayé à proposer. Si cela avait été le cas, il serait mieux passé.
    Bien sûr, il y a eu des interventions pouvant être potentiellement intéressantes qui n’ont pas été reprises mais parce qu’elles restaient floues. Nous n’avions pas avancé secours vert, ton implication dans les régionales était peu appuyée sur les compétences dont c’est l’enjeu, etc.
    Avec les journalistes, il faut être simple, clair, explicatif avec un peu d’anecdotique pour le fun, leur dire ce qu’ils doivent transmettre sans qu’ils aient à y réfléchir trop. Après, ils peuvent investiguer si ça leur dit.Si on reste un peu border sympa, cela ne donne rien.
    Et laisser sa parano prendre le dessus n’y change pas grand chose, sauf qu’on se les met à dos.
    je crois que là on ne s’est pas donner tous les moyens de faire un coup. C’est dommage, une fois de plus. Mais ça ira mieux la prochaine fois. C’est normal qu’on soit déçu, mais réfléchissons

Un message, un commentaire ?

Soutenir par un don