Depuis le 20 Mars, Bernard Rappaz a été incarcéré au pénitencier de Granges afin d’y purger une peine de 5 ans et 8 mois.
Pour protester contre cette situation qu’il considère comme particulièrement injuste, il s’est résolu à ne plus s’alimenter. Il proteste également contre le fait que son avocat n’a toujours pas reçu de réponse à la demande de révision complète de son procès.
Cela fait presque vingt ans que ce militant de la cause chanvrière se trouve confronté à des péripéties judiciaires pour lesquelles les autorités du canton du Valais font preuve d’un acharnement certain.
Le motif principal en est son obstination à cultiver du chanvre, qu’il transforme en tisanes (distribuées par COOP, grande distribution suisse) en tourteau (nourriture pour animaux), matériau d’isolation, coussins relaxants, huiles essentielles, etc,... Donc pour un usage domestique et thérapeutique.
La législation helvétique, qui permettait ce genre de culture, s’est radicalisée depuis 2001.
C’est donc en s’appuyant sur une rétroactivité spécieuse que l’on peut tenter d’expliquer l’importance de la condamnation de Bernard Rappaz.
Car il faut noter que la co-gérante de sa ferme biologique, impliquée au même titre que lui, n’a eu qu’une sanction beaucoup plus légère : emprisonnement de 3 jours assorti de 270 jours de mise à l’épreuve et une amende raisonnable.
Le personnage de Bernard Rappaz peut sans doute agacer la justice valaisane. Toutefois, cela suffit-il à ce harcèlement et à cette différence de traitement entre deux co-inculpés ? Alors que pour un même motif, les lois doivent aboutir à une même sanction au nom de l’égalité de traitement auquel tout citoyen a droit. A moins que ce ne soit différent en Confédération Helvétique...
La santé de Bernard Rappaz se dégrade mais n’est pas encore absolument détruite. Toutefois, il maintiendra sa démarche extrême, seul moyen pour lui de faire valoir ses droits.
Cannabis Sans Frontières s’est engagé à le soutenir dans cette redoutable épreuve, entre autre en s’efforçant de faire connaître sa lutte désespérée, en alertant les autorités fédérales suisses et en interpellant l’opinion publique des pays limitrophes, tout en mobilisant le mouvement antiprohibitionniste international.
Ceci afin que son cas soit d’urgence réexaminé en dehors de toute passion.
Pour soutenir concrètement Bernard, http://supportrappaz.org/