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Le cannabis et l’ignorance crasse de pseudo-journalistes

Quand le bourrage de crâne sévit au 21ème siècle

Qui a écrit "science sans conscience n’est que ruine de l’âme" ?

Cette citation tirée de l’oeuvre de François Rabelais "Pantagruel" devrait être utile aux journalistes avant qu’ils ne servent la soupe aux bonnimenteurs et ainsi se transforment en adeptes de la prohibition du Pantagruelion alias le cannabis sativa L. La déontologie journalistique exige de recouper les informations pour s’assurer de la véracité des faits. Mais quand il s’agit de cannabis, au diable précautions et honnêteté intellectuelle, mieux vaut continuer à entretenir la machine à décerveler et faire le mal.

Par exemple, c’est le cas du journaliste Claude Askolovitch qui tient sa revue de presse dans l’émission matinale le 7/9 de France Inter et qui ce matin évoquait le sujet faisant la Une du journal Le Parisien / Aujourd’hui en France "l’inqiuétant succès du "joint electronique", avec une petite explication sous le titre "la vente de liquides pour cigarettes électroniques contenant une molécule présente dans le cannabis explose", faisant ainsi la publicité de la fiole de Super Lemon Haze d’Harmony.

Mais plus encore le cas de la journaliste Elsa Mani qui a (peut-être) enquêtée pour sortir ce faux-scoop "vapoter du cannabis, c’est possible".

En effet, le CBD est un composant du cannabis, un cannabinoïde présent dans le chanvre mais aussi dans le lin et le houblon, il n’est pas inscrit à la convention sur les psychotropes de 1971. Il n’est pas psychotrope, et donc cette molécule ne fait pas "planer"...
Ecrivons cela plutôt deux fois qu’une, pour la Commission des Stupéfiants et pour la direction de l’ANSM :

le CBD n’est pas psychotrope, et donc cette molécule ne fait pas planer./

Tout juste cette molécule de CBD (cannabidiol) est-elle bonne pour diminuer l’humeur anxieuse, le sentiment de stress et les petites peines du quotidien, comme en atteste le témoignage de Hugo 29 ans que la journaliste a recueilli "comme si mes mouvements étaient soudain plus flottants".
Mais pourquoi donc lui faire dire par la suite "ça peut rendre bien accro", sauf à mettre dans la bouche d’un novice une idée et des concepts obsolètes permettant de justifier la frilosité des pouvoirs publics à l’égard du cannabis.

Terrible aveu de cette propagande sans honte, à l’heure d’internet et du monde globalisé : ces vieilles théories ne tiennent pas la route. Il ne faut pas s’étonner de la défiance des gens à l’égard de la presse en France, quand on voit que sur un sujet comme celui-ci, chaque ligne mériterait un correctif ou une précision.

Attention, scoops en cascade pour journalistes en goguette

Le pire à lire dans cet article à charge se trouve dans les propos de Nathalie Richard qui avoue "ce composant du cannabis n’est légal chez nous que sous sa forme de médicament". Or en tant que responsable des médicaments de la douleur et du système nerveux central, elle ne peut donc s’exprimer que sur cet aspect purement légal de l’usage médical et scientifique... or la France n’a prévu que200g en 2014, et seulement 308g depuis le début de cette année (cf.Page35) de cannabis medicinal avec du Delta9-THC et les 2000 personnes atteintes de la SEP qui pourraient bénéficier du Sativex attendent toujours que l’HAS vote en faveur de sa mise à disposition URGENTE POUR LES PATIENT-E-S.

Mais elle a tort d’affirmer que "ce composant du cannabis n’est légal que sous forme de médicament", puisqu’on trouve du CBD dans le chanvre industriel parfaitement légal et que la France détient le record d’Europe des surfaces de culture de chanvre !

Inutile donc de lui demander de décrire la réalité de la situation et des pratiques liées à la consommation du cannabis en France. Cependant, pourles membres du collectif international #UNhandsoffCBD auquel Cannabis Sans Frontières participe, il aurait été judicieux de lui demander le contenu des réponses au questionnaire sur le cannabidiol qu’elle a -au nom de la France- envoyé à l’OMS pour alimenter en données probantes les travaux du Comité d’experts de la pharmaco dépendance.

La révolution du CBD est en marche

Il faudra bien que la France se réveille, parce qu’il suffit de se rendre à Genève pour prendre la mesure de cette "révolution CBD". En effet, en Suisse, depuis plusieurs mois l’herbe de cannabis sous forme de fleurs séchées avec un taux de THC inférieur à 1% est vendue dans les échoppes comme un substitut au tabac... et bientôt en France avec un taux inférieur à 0,2% de delta9-THC (comme c’est la norme pour la production du chanvre en France).

Mais de là à écrire que "certains vendeurs en magasin le présentent comme un substitut au cannabis" en évoquant la vente d’ e-liquide au CBD de la marque Harmony en Une et le "Joint electronique", ça risque de faire rire le monde entier, même sans THC. La France se couvre une fois de plus de ridicule !

Contrairement à ce que publie le Parisien, le CBD n’est pas le "petit frère du THC", car si la journaliste Elsa Mari avait enquêtée sérieusement, elle aurait plutôt fait titré l’infographie par cette vérité : "le CBD Frère-ennemi du THC".
Et d’ajouter dans la légende une appréciation sans fondement : "CBD - autre molécule bien moins connue".
Certes, moins connue que le delta9-THC découvert en israel en 1964 par Gaoni & Mechoulam, faisant office de bouc émissaire coupable de tous les maux de la Terre, tandis que le CBD avait été isolé et breveté aux USA en 1940. Cherchez l’erreur !

Avis à toutes les personnes qui veulent encore croire et propager cette fausse idée, concernant le cannabis et la recherche des paradis artificiels... Le cannabis n’ouvre pas les portes de la perception comme le LSD ou d’autres substances hallucinogènes. La plante de cannabis est une usine à médicament selon le Professeur Méchoulam découvreur du système endocannabinoïde, en 1994.
Enfin, d’autres cannabinoïdes non psychotropes comme le CBG, le CBN pourraient aussi faire l’affaire d’une enquête fouillée, mais encore faudrait-il vouloir sortir de cette inquisition à l’égard du cannabis et de ses usagerEs.

Certes le Cannabis est classé au Tableau des stupéfiants de la Convention de 1961 (suite à sa classification en 1925), au même titre que l’héroïne, le LSD ou la cocaïne, mais il ne faut pas croire qu’il produit des effets similaires à ces substances. Et s’il y a lieu d’appeler à la Répression des fraudes, commençons d’abord par ne pas frauder les données de la science !

C’est pour cette raison que le collectif Cannabis Sans Frontières demande le retrait pur et simple des plantes des tableaux classant les stupéfiants.

Voir en ligne : Pour en savoir plus sur le CBD

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