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Accueil > ACTIONS SOLIDAIRES > Légalisation des plantes thérapeutiques et thérapies alternatives

Faut-il préférer les salles de shoot à la prescription d’héroïne pharmaceutique ?

Par Aurélie Haroche

En s’opposant fermement à la création de salles d’injection à moindre risque dédiées aux toxicomanes, Matignon n’est cependant pas parvenu à mettre totalement fin à cette polémique née au début de l’été. En effet, tandis que continue à s’exprimer la déception des partisans d’un tel dispositif, ses opposants se dévoilent progressivement. C’est ainsi qu’hier, le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies, Etienne Apaire s’est révélé plus que réticent à l’idée de voir s’implanter en France des « salles de shoot ».

Et pourquoi pas plutôt de l’héroïne contrôlée

Au-delà de ces passions, le président de l’Académie nationale de pharmacie, François Chast a récemment souhaité faire part de sa position, qui en se concentrant sur la question de l’amélioration de la prise en charge des toxicomanes, se révèle très éloignée des débats récurrents. En effet, François Chast a signé il y a une dizaine de jours une tribune dans le Figaro où plutôt que de s’intéresser précisément aux salles d’injection à moindre risque, il évoque la prescription d’héroïne. « Si l’héroïne mise à la disposition des soignants pour être injectée aux toxicomanes avait un statut de médicament de substitution, si ce produit devenait « pharmaceutique », si l’illicite devenait thérapeutique, on entrerait alors dans une démarche de soins », écrit François Chast.

Aller jusqu’au bout

Ce point de vue du président de l’Académie nationale de pharmacie pourrait apparaître étonnant. Cependant, l’institution avait déjà remis au début de l’année 2009 un rapport indiquant que l’Académie nationale de pharmacie observait avec attention les expérimentations de prescription d’héroïne se déroulant dans certains de nos pays voisins dont la Suisse. Cette approche de François Chast a par ailleurs comme intérêt majeur d’interroger sur cette étrange différence entre salles d’injection à moindre risque et prescription d’héroïne pharmaceutique.

Dès lors que sont proposés des locaux propres, des seringues à usage unique et un environnement sécurisé, pourquoi ne pas conduire la logique à son terme en offrant des produits contrôlés ? Cette question qui a été peu abordée au cœur du débat politique et médiatique de ces dernières semaines semble pourtant une donnée essentielle.

Aurélie Haroche

Article mis en ligne le 31 août 2010

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