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A propos de mes ennuis policiers et judiciaires

COMMUNIQUE

Vendredi 29 juin 2012

Il y a une semaine, Vendredi 22 juin, alors que j’étais à Anvers pour représenter les membres français de l’ENCOD, je reçois sur mon répondeur un message téléphonique : « la Police a débarqué à la maison pour saisir les plantes que tu avais laissé dehors, ils ont interrogé les voisins et pris des photos ».
Les ennuis commencent à devenir plus graves, me dis-je.
Samedi 23 juin, je reçois par SMS « tu es convoqué lundi matin à 9h pour « plantation de cannabis ».
Tout au long du week end, dans cette réunion rassemblant le gratin européen des activistes pour la légalisation, comme Chakib El Khayari qui aura purgé plus de deux ans de prison au Maroc pour avoir dénoncer la corruption de certaines élites dans son pays, la nouvelle me concernant fera l’effet d’une persécution de plus à l’égard d’un militant pour la réforme de la politique en matière de drogues.

Dès mon retour, le lundi matin, je me présente pour l’interrogatoire dans le bureau de l’inspecteur en charge du dossier, où il faut bien reconnaître je suis reçu courtoisement.

Il me rappelle qu’ils sont intervenus sur la base d’une dénonciation, et qu’ils étaient obligés de vérifier l’accusation. Surtout il m’avoue avoir cherché sur internet quelques éléments me concernant pour identifier mon profil, afin d’enquêter depuis le 31 mai à la demande de sa hiérarchie, à propos de l’affichage sur du mobilier urbain des affiches « CANNABIS Santé Libertés Justice ». A cela il me dit donc avoir une 3ème raison de me convoquer pour une affaire d’outrage à la Police municipale de Montgeron le 4 juin.

Voulant au départ prendre ma déposition sur deux affaires relatives aux stupéfiants (production illicite, et présentation sous un jour favorable), je refuse de répondre si les deux affaires sont jointes dans la même procédure, parce qu’il ne peut y avoir de lien. Ce qu’il admet de faire en prenant le soin de recueillir une déposition distincte pour chaque affaire.

Pour la première affaire, j’ai fait une déposition « petit joueur », « profil bas » pour ne pas nuire au lancement des Cannabis Social Clubs en France. Je reconnais donc avoir planté du cannabis, mais qui n’est pas psychotrope puisqu’il s’agit de variétés dites « chènevis » plantées avec mes enfants, pour la sauvegarde de la biodiversité. J’avoue ne pas avoir d’autorisation de la Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre (FNPC), et j’ajoute que surtout je devrais être poursuivi pour mauvais traitement étant donné la physionomie des plantes et l’endroit où je tentais de les faire grandir...
J’aurai pu au contraire assumer d’avoir planté du cannabis aux propriétés classées comme stupéfiantes, mais j’aurai été dans l’obligation de lui dire que je le faisais pour autrui, et cela m’aurait obligé à les dénoncer aussi... Fallait-il donner le nom d’une personne gravement malade qui vient d’obtenir une prescription médicale pour les douleurs au dos qu’il subit depuis une chute importante lors d’un exercice au service militaire ? Ou donner le nom de la maman d’un jeune tétraplégique qui voudrait le voir plus détendu lorsqu’elle le transfert de son siège sans risquer de spasmes, ou celui d’un gendre cherchant du cannabis pour son beau-père atteint d’un cancer, etc ??? Non, pas cette fois, pas maintenant ! Pas question de demander d’être poursuivi pour un crime, celui de « production de stupéfiants en bande organisée », non mieux vaut attendre que le Cannabis Social Club français soit vraiment opérationnel...
Dans cette affaire, et grâce à ces lois d’exceptions, mes voisins africains qui passaient à ce moment, ont été interrogés et ont dû allés faire des dépositions dans lesquelles ils expliquaient ne pas savoir à qui appartenait les 18 plants de cannabis rachitiques à peine plus hauts que 5 centimètres et qu’ils croyaient être des pieds de tomates. Même si les flics avaient eu une confirmation de ma voisine habitant au-dessus. Mais vu l’endroit où les plants étaient, ils n’avaient pas de doute sur qui avait planté. J’assume l’avoir fait, et de projeter de le refaire sans doute un jour.

Cela nous mène à la deuxième affaire, qui de mon point de vue frise le procès politique : à la demande de sa « hiérarchie », depuis le 31 mai 2012, l’inspecteur recueillait des informations concernant ma candidature aux élections législatives, en particulier l’affichage sur du mobilier public. La grosse question qui le taraude, c’est comment est-ce possible qu’une telle candidature ait pu exister légalement ? Comment justifie-je l’existence du bulletin de vote « CANNABIS Santé Libertés Justice » ?

Je lui réponds d’abord, qu’en 2009 pour les élections européennes, j’avais déposé au Ministère de l’Intérieur la liste « Cannabis Sans Frontières (Alternative écologique ) » et qu’il n’y avait eu aucune remarque sur l’intitulé ou le logo de cette initiative politique. De même en 2012, la première personne à recevoir la copie conforme de ce bulletin de vote était le Préfet, lors de la commission de propagande, le 22 mai avant 12h.
Conformément au Code électoral, ne souhaitant pas faire appel aux services de l’Etat, je m’engageais à fournir le nombre de bulletin correspondant au nombre des inscrits sur les listes électorales dans chacune des mairies de la 8ème circonscription de l’Essonne.
A la différence des autres candidats, mon affiche de campagne n’était que la copie du bulletin de vote agrandie au format A3. Je n’ai pas fais imprimer plus de 500 affiches A3, dont au moins une centaine me sont restées sur les bras. J’avoue que ma campagne n’avait pas pour but de dépenser des sommes exorbitantes, comme pour les campagnes de mes concurrents dont certains auront pratiqués un affichage sans vergogne... avec leur visage en gros plan plutôt que de défendre une idée simple avec quelques mots.

Pour ce qui concerne les inscriptions sur le bulletin, ce qui semble poser problème au représentant de l’ordre public est la représentation d’une feuille de cannabis, pardon d’eucalyptus si l’on en croit l’ancienne garde des sceaux, Rachida Dati. Non, Monsieur l’inspecteur, comme pour le macaron de l’OCRTIS ou celui expérimental de la B.A.C. montgeronnaise, l’illustration d’un support avec une feuille de cannabis, ce n’est ni en faire l’apologie, ni le prosélytisme, ni « le présenter sous un jour favorable »... Mais l’arbitraire policier et judiciaire peut parfois en décider.
En l’espèce, les inscriptions rappellent l’étiquette politique, dans le cadre d’une campagne politique pour une élection législative visant à élire la représentation nationale.

Pour l’une, comme pour l’autre de ces procédures, mon interlocuteur me confie qu’il a le sentiment que son travail aura été totalement inutile, qu’il a bien conscience d’avoir face à lui « quelqu’un de bonne foi, qui fait preuve d’intelligence » et que ces deux auditions le rassurent sur le personnage qu’il aura découvert sur internet. (Je l’informe de l’organisation d’une réunion le 6 juillet prochain, pour mettre en place un réseau français des acteurs de la sécurité publique, du droit et du respect de la loi, en lien avec l’organisation américaine L.E.A.P.)

Une demie-heure après que j’ai quitté le commissariat, une voiture de la BAC se gare devant la maison, de laquelle sort le même inspecteur accompagné d’un collègue pour la perquisition de rigueur.
Sans problème la visite est effectuée, dans les règles. Nous convenons que je passerai ultérieurement pour en signer le P.V.

A suivre...

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Communiqué 29 juin 2012

Farid Ghehiouèche 06 14 81 56 79 ; Skype : Farid3h ; Twitter : @FARId3H

Voir en ligne : http://farid2012.org/spip.php?article90

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