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Un ancien gendarme plaide pour l’arrêt de la répression de l’usage de drogues

Leur manifeste ne va manquer d’étonner. Trois anciens policiers et gendarmes plaident en faveur de l’arrêt de la répression de l’usage de drogues. Ils viennent, à travers leur collectif, “Police contre la prohibition”, de lancer un appel public. “Le gâchis d’argent public et de temps de travail de police et de justice consacré à la répression et à la sanction pénale a assez duré”, expliquent-ils sur leur site internet.

Dans le viseur de “Police contre la prohibition”, on retrouve la “politique du chiffre”. Une simple saisie de stupéfiants devenant une affaire élucidée, le collectif estime que la répression du trafic de stupéfiants “mobilise de façon disproportionnée l’action de la police et de la justice”.

Désir de bien faire
Un constat général qui est toutefois tempéré, pour la Gendarmerie, par l’ancien gendarme mobile Jean-Luc Garcia, l’une des chevilles ouvrières du collectif. Dans l’Arme, explique-t-il, à défaut d’un système de primes incitatif, c’est “le désir de bien faire” qui domine.

“Je suis convaincu qu’il y a des gendarmes qui ne se retrouvent pas dans l’autoritarisme du discours officiel qui, avec la loi de 1970, criminalise l’usage de stupéfiants”, déclare-t-il à L’Essor. L’ancien gendarme mobile déplore par exemple qu’une ivresse publique et manifeste conduise parfois à “plus de tolérance” de la part des forces de l’ordre qu’un “jeune qui fume son joint dans son coin”.

L’appel de ce collectif survient alors que le Parlement examine le projet de loi programmation 2019-2022 de la Justice. Ce dernier est très attendu du côté des forces de l’ordre. Celles-ci espèrent des avancées en matière d’allégement de la procédure pénale.

Baisse de l’amende forfaitaire
A défaut du virage à 180 degrés prôné par “Police contre la prohibition”, un amendement du député (LREM) de la Gironde Eric Poulliat vient d’ajuster le tir à propos de l’amende forfaitaire pour le délit d’usage illicite de stupéfiants. L’élu a fait baisser le montant de celle-ci de 300 euros à 200 euros.

Paris, le 7 septembre 2017, audition du groupe de liaison du CFMG. (M. GUYOT/L’Essor)
De nombreux gendarmes avaient été entendus par ce même député dans le cadre d’une mission d’évaluation. Et contrairement au collectif “Police contre la prohibition”, peu enthousiaste à l’idée de la création de cette amende forfaitaire, ils avaient fait part de leur intérêt pour cette réforme. Pour des motifs somme toute assez proches. Pouvoir, selon les mots du colonel Bruno Arviset, secrétaire général du CFMG, l’organe de représentation des gendarmes, aboutir à “à moins de travail pour le gendarme”, et ainsi le “recentrer sur son coeur de métier”.

Voir en ligne : L’Essor (de la Gendarmerie Nationale)

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