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La Réunion - Des gendarmes en campagne contre le zamal

Sur l’Ile de la Réunion, du 21 août au 03 septembre 2012, une campagne d’affichage contre les méfaits du zamal, réalisée à l’initiative de la brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie nationale... risque de faire bien rire.

Voici un extrait commenté de cet article de propagande, en espérant que pendant deux semaines les réactions (détournement d’affiches, opération barbouillage, etc) permettront de révéler que la population en à ras-le-képi des gendarmes pour faire de la prévention, et qu’il vaudrait mieux légaliser pour changer les relations entre la police et les jeunes, par exemple.
Cela leur permettrait aussi de mieux se consacrer à la lutte contre les organisations criminelles et mafieuses, de pourchasser les criminels, d’arrêter les vrais bandits...

"Forte de l’expérience qu’a acquis la BPDJ dans le domaine de la prévention auprès de tous les publics et notamment les jeunes (1), les militaires de cette unité ont fait le constat qu’un manque d’information important existe (2) auprès du grand public concernant le cannabis, mais qu’en plus une désinformation circule au profit des consommateurs et des dealers (3)."

1 - Si cette police si expérimentée avait obtenue de bons résultats, on pourrait croire que ce serait efficace, mais comme le commun des mortels constate facilement qu’aujourd’hui dans tous les milieux sociaux, dans toutes les tranches d’âges, et bien plus qu’en Hollande qu’en tous lieux de la Guadeloupe à la Réunion sur le territoire national, on consomme du cannabis en cigarettes roulées, donc que finalement les français sont de gros amateurs de la fleur de chanvre et de ses produits dérivés.
Question : les taxes perçues par l’Etat sur la vente des feuilles longues, est-ce pour lutter contre le tabagisme !!! Peut-être en fait, si les cigarettes sont "blunted" (100% fleur de chanvre).

2 - Puisqu’il s’agit "d’un manque d’information" à combler, il faut rappeler que depuis 40 ans, c’est le même discours alarmiste et mensonger qui est répété en boucle par les autorités et certains médias peu enclins à présenter les faits sous un jour véridique.

Alors si l’on veut vraiment stopper la désinformation, il faut espérer que ces gendarmes expliqueront à nos enfants/adolescents que :

- il n’existe pas de dépendance physique au cannabis, à l’inverse du tabac qui amène à une dépendance aussi forte que celle de l’héroïne.

- qu’aucunes lésions graves du cerveau n’ont étés décelées quand à son usage, et qu’il n’existe pas de dose létale, à l’inverse de l’alcool qui a fortes doses provoque des lésions irréversibles et peut devenir mortel.

- que si on applique le mot toxicomane au consommateur de cannabis, alors il faut appeler toxicomane, le buveur de thé, de café, de boissons "énergisantes", l’amateur de chocolat, de purée à la noix de muscade...

Et d’une manière générale, que vaut le discours de ces gendarmes face à Internet, où toutes les informations montrent objectivement une tendance globale, où de nombreux scientifiques du monde entier se penchent sur les propriétés thérapeutiques du cannabis avec des perspectives intéressantes pour le traitement de tumeur (entre autres).

A l’heure, où de nombreux Etats adoptent des politiques plus audacieuses se démarquant du régime de prohibition stricte, et produisant des résultats bien meilleurs pour la santé et la sécurité publiques, comme au Portugal ou aux Pays Bas.

Au moment où s’intensifie les appels à la régulation légale du marché des drogues. Parce qu’il y a une dimension économique et financière pour les Etats qui définissent leurs priorités budgétaires au nom de la responsabilité (la fameuse rigueur), donc à démontrer plus de pragmatisme face à un phénomène qui n’est plus cantonné à la marginalité.

Pourquoi l’Etat français continue-t-il de diaboliser les substances d’une plante bien moins nocives que beaucoup d’autres pourtant légales sur le marché : alcool, tabac, médocs... faisant des milliers de morts chaque année tout en creusant le trou de la sécurité sociale ?

Or c’est une tautologie que de le dire : Qui dit produit interdit dit marché noir, qui dit prohibition dit crime organisé !

Ne faisons pas de la pédagogie orientée ! Faut-il refaire la comparaison avec les temps de la prohibition de l’alcool aux Etats Unis ? Rappeler le règne d’Al Capone et sa chute, tout autant que celle d’un Elliott Ness ? Ce n’est pas la police qui a stoppé les gangs, mais l’action du Fisc.
Faut-il revenir sur la montée de violence dans certains endroits sous fond de trafic de drogues et de contrôle des territoires comme à Marseille ou Ciudad Juarez ?
Maintenir cette politique anti-drogues, c’est continuer d’alimenter toutes les branches du crime organisé et d’assurer la montée en puissance de la violence. Plus la répression est violente, plus les bandes criminelles sont armées et violentes... Comme dans un cercle vicieux,

3 - Elle est bien bonne celle-là : comme si "la désinformation" était le fait de quelques militants aux moyens tentaculaires. Et comme toujours, ce sont les mêmes à qui l’ont fait porter le chapeau, et qui bien entendu profiteraient du statu quo politique.

Ironiquement, on pourrait même en conclure, qu’à la suite de ce traitement de choc gendarmesque, bientôt les usagers du zamal et les revendeurs réunionnais exigeront davantage de propagande prohibitionniste pour rassurer cette société en pleine régression idéologique. Sans doute parce qu’à l’insu de leur plein gré... Ils avaient cru que le changement, c’est maintenant !

Voir en ligne : Pour lire l’article original sur le site zinfos974.com

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