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De la censure en temps de fortes agitations sociales

Des manifestations, des blocages, des occupations, des piquets de grève...

La nouvelle est tombée : la censure plutôt que la liberté d’expression. Rien de bien grave, mais à la fois tellement révélateur. C’est l’histoire d’une "carte blanche" octroyée à un dessinateur, Pierre Ballouhet.

Plutôt que de la jouer sport, cet éditeur "libre" aurait pu simplement faire figurer un commentaire de légende indiquant d’une formule aussi bête que "Ce dessin de presse n’engage que son auteur. La rédaction attachée à la liberté d’expression tient tout de même à exprimer son désaccord profond avec la vision, hors de propos et décalée, de Pierre Bellouhet" [1]

Enfin, chacun est maître en sa demeure, chaque éditeur étant "libre et indépendant". Mais cette censure pratiquée à un si petit niveau semble se faire l’écho d’une pratique généralisée, et sans doute commanditée par les plus hautes sphères du pouvoir et ses relais zélés.

Etonnant en effet, comment la "fureur des casseurs", des "bandes armées de pillards" ont éclipsées toutes les autres mauvaises nouvelles liées à la répression de certaines manifs... et des manifestants pacifiques.

Aussi, à propos de Lyon présentée comme l’endroit où la "violence des casseurs" aura été la plus médiatisée, amalgamant les violences de la répression des manifestants avec celles des "bandes de la banlieue Est".

Les deux témoignages qui suivent, surtout le deuxième par le détail de son récit et l’analyse fournie, tout comme le fil d’info continu de cette journée proposée par Rebellyon.info et les témoignages de syndicalistes démontrent bien que ce qui s’est passé ce jeudi 21 octobre 2010 à Lyon, Place Bellecour, est une opération programmée (prévue, organisée, orchestrée) par les forces de l’ordre. Comme le confirme d’ailleurs un flic se vantant d’une « innovation policière ».

Couper une manifestation, isoler des groupes précis en dehors de la masse des manifestants pour les encercler puis les harceler, en les chargeant, les arrosant d’eau et de gaz lacrymogène et faire monter la tension. Tout ceci pour montrer la force de l’ordre sécuritaire, faire peur, faire mal, réprimer.

Voilà la pratique et le message de cette journée du côté policier. Une telle stratégie militaro-mediatico-politique se décide à haut niveau. Sans enlever aucune responsabilité à ceux qui l’ont mis en oeuvre et fait exécuter, la place Beauvau et l’Élysée en sont sans doute les commanditaires et assurément les premiers bénéficiaires.

Cette opération n’est pas une vraie "innovation policière" pour qui milite et manifeste depuis quelques années. A Gênes, lors de l’immense mobilisation anti-G8 en 2001, en est un exemple tragique avec la mort de Carlo Giuliani. Gianfranco Fini, alors Vice-Président du Conseil, était présent dans la salle de commandement de la Préfecture de Police de Gênes... Hortefeux, lui, s’est rendu mercredi 20 octobre à Lyon à savoir la veille de cette opération...

Face à cette stratégie de la tension, du harcèlement et de la répression des groupes et individus ciblés, prise au plus haut niveau de l’Etat, il est fondamental de faire circuler l’information, les témoignages. Ce travail de contre-information, face à la mise en scène médiatico-politique (société du spectacle qui mystifie le fond pour ne s’arrêter de manière partielle et partiale sur la forme) est urgent et important.

Tout ceci ne peut occulter une autre question essentielle pour le mouvement actuel, à savoir l’auto-organisation de sa défense et de sa protection...

Et pour finir, pourquoi ne pas continuer : toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort dans le combat social... Partout inscrivons ce symbole : 1/g

Billet réalisé à partir des sources :

http://www.hns-info.net/

http://salades-nicoises.net/spip.php?breve660


[1Qu’en pensez-vous ? Un dessin de presse n’est pas un constat d’huissier, ni une information, mais un clin d’œil, un raccourci, une vision décalée de la réalité, il représente le tragique d’une situation pour en faire surgir le grotesque et faire rire ou sourire des imbécilités de la vie comme dans les comédies italiennes, comme dans Molière ou Chaplin.

Cette subtilité a échappé au directeur du Mémorial.

Si le cœur vous en dit, écrivez lui. Deux mots.

Monsieur le Directeur de la Publication

Le Mémorial de l’Isère

Rue La Fontaine

38160 SAINT-MARCELLIN

memorial.isere@wanadoo.fr.

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